Management de la prévention

Interview Express

Lydie Foissey - Chef de Service Prévention et Santé au Travail - APRR

Agir Mag.: Pouvez-vous nous présenter votre politique de prévention ?
Lydie Foissey : La démarche de management de la prévention  a débuté par une « chasse aux risques » au cours de laquelle chaque collaborateur était invité à exprimer les risques qu’il rencontrait au quotidien ou dans son équipe. Ces remontées permettaient de définir des plans d’action visant à supprimer ou réduire les risques. Parallèlement, nous avons constitué des comités locaux de prévention dans chaque unité opérationnelle, que l'on appelle « district ». Chaque comité se réunit tous les trois mois pour faire le point sur les résultats en matière de sécurité au travail, sur les risques détectés et la mise en place des éventuelles actions qui en découlent. Au sommet de cette organisation se trouve enfin le comité stratégique de prévention de la société, qui définit tous les ans les orientations et la politique de l’entreprise en matière de prévention.

Agir Mag. : Quels étaient les principaux risques existants ?
L.F : Le risque le plus grave était bien sûr le risque lié à la circulation des automobilistes, que l'on appelle également « risque du tracé », dont nous nous sommes préoccupés bien avant 1995 puisque nous avions à déplorer pratiquement un décès parmi notre personnel tous les quatre ans. Nous avions donc déjà mis en place un important plan d'investissement pluriannuel qui consistait, entre autres, à multiplier les refuges de stationnement tous les kilomètres et à installer des bandes rugueuses sonores pour prévenir l'automobiliste qui empiéterait sur la bande d'arrêt d'urgence. Nous avions également fortement réduit la végétation sur le terre-plein central qui nécessitait un entretien et qui conduisait donc à faire prendre des risques au personnel,... Grâce à cette politique, nous avions un taux de fréquence des accidents du travail qui était déjà en dessous de la moyenne nationale, mais nous avons voulu tendre vers l'objectif « zéro accident », d’où ce dispositif de management de prévention.

Agir Mag. : Pour quels résultats ?
L.F : Depuis 1995, nous avons divisé par 2 notre taux de fréquence d'accidents du travail, qui se situe pour l’année 2007 à 10,2 ; sachant que le taux de fréquence moyen en France est d’environ 25. Mais surtout, notre plus grande satisfaction, c'est de ne pas avoir eu de décès ni d'accident très grave depuis que nous avons entamé cette démarche de prévention.

La rédaction d'Agir-mag.com