Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Dans le BTP, secteur où le levage et le port d’objets lourds sont des opérations courantes, 32% des accidents sont le fait de manutentions manuelles. Le développement de la mécanisation et des engins de levage, le suivi contractuel de la sous-traitance et l’organisation du chantier sont des processus clés pour prévenir les risques et les accidents. Focus sur le chantier d’infrastructures gazières d’Otlingue (68) pour lequel l’entreprise en efficacité énergétique INEO Est SNC s’est vu décerner l’un des trophées Sécurité 2013 remis par l’OPPBTP, GRTgaz et Elengy.
Agir Mag : Quels sont les risques récurrents sur un chantier d’infrastructures gazières ?
Guillaume Novy : A Otlingue (Mulhouse/Bâle), nous refaisions l’automatisation de la station de GRT Gaz, le remplacement des équipements de mesure de débit et une partie du recablage. La station, point de passage du gaz vers la Suisse et l’Italie, est restée en partie en exploitation le temps des travaux.
Sur cette zone dite « ATEX », la formation accidentelle d’une atmosphère explosive sur le lieu de travail peut avoir des conséquences dramatiques sur le personnel ainsi que sur le matériel. Cela impose de délimiter les zones à risque, d’utiliser des matériels spécifiques (aspiratrices) pour éviter la formation de points chauds et enfin de former et sensibiliser les différents corps de métier et sous-traitants.
Agir Mag : Quelles ont été les autres mesures de prévention ?
G. N. : Elles concernent les risques génériques, notamment ceux liés à la manutention manuelle des charges. Toute livraison de matériel sur le site fait l’objet d’un protocole de chargement et de déchargement.
Pour mécaniser au maximum le levage et les ports des charges, nous utilisons des équipements modernes adaptés et notamment le « Dérouleo »©, un diable avec dérouleur de tourets intégré, permettant en une seule opération de transporter le câble et ensuite de le dérouler sur place (Invention INEO EST). Nous sous-traitons systématiquement les manutentions lourdes, à la grue ou au chariot élévateur par exemple, afin de ne pas faire prendre de risques à nos salariés sur ce qui est un autre métier.
Comment tendre vers le « zéro accident » ?
G. N. : La préparation du chantier, avec un travail de coordination technique et sécuritaire précis, est essentielle. Des fiches d’analyse des risques étaient au préalable systématiquement établies pour chacune de nos interventions ou celles de l’un de nos sous-traitants. Au quotidien, une « minute sécurité » rappelle les consignes de sécurité, les éventuelles situations à risque vécues la veille et les retours d’expérience.
Chaque semaine, une causerie avec tous nos intervenants de chantier d’environ 30 mn, permet de discuter des sujets sécurité, comme les levages et les TMS par exemple. Enfin, au niveau des bonnes postures à adopter pour manutentionner manuellement des matériels, tous nos employés ont reçus des formations PRAP, délivrés par des formateurs kinésithérapeutes.
La dernière note (Avril 2014) de l’Observatoire national des formations à la prévention met en perspective l’écart qui existe entre les thèmes de formations et les causes principales d’accidents du travail dans les des entreprises artisanales du BTP.
Alors que la plupart des accidents sont liées aux manutentions manuelles, les formations les plus dispensées en 2011 concernaient la conduite d’engins, le travail en hauteur et le secourisme. L’Observatoire note que les formations semblent porter leurs fruits mais qu’un « travail de sensibilisation doit encore être mené sur des problématiques moins techniques mais quotidiennes comme les manutentions manuelles et les chutes de plain-pied. »
Sources : IRIS-ST – CAPEB – OPPBTP - CNATP
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