Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Agir Mag. : Que représentent les accidents liés au travail en hauteur ?
Isabelle Laplume : En France, les statistiques sont toujours assez accablantes, puisque les derniers chiffres connus révèlent qu’en 2006 les chutes de hauteur représentent 20% des accidents avec arrêt et 30 % des accidents mortels dans le secteur du Bâtiment Travaux Publics (source CNAMTS). Le secteur perd ainsi 640.000 journées de travail chaque année, soit le potentiel de 3 000 hommes. Toutes les cinq minutes, un salarié est victime d’une chute de hauteur dans le BTP.
Agir Mag. : Comment votre fédération agit-elle pour la prévention ?
I.L: La vocation première de l'IPAF est d'encourager l'utilisation des nacelles et plates-formes élévatrices pour tout travail temporaire en hauteur. Nous menons donc des actions de communication directes vis-à-vis des entreprises pour les inciter à utiliser le matériel adéquat afin de protéger les salariés, avec distribution de brochures à l'appui pour rappeler les recommandations techniques, par exemple l'importance du port du harnais dans les nacelles à déport. Nous sommes également présents sur les salons en France et à l'international pour aller à la rencontre des personnes travaillant en hauteur. Nous communiquons enfin via notre site et envoyons régulièrement des mailings pour sensibiliser et informer continuellement les entreprises.
Agir Mag. : Quels sont vos moyens d'action ?
I.L : C'est d'abord la Loi, puisque les entreprises sont soumises à des obligations légales, au même titre que les salariés. Nous sommes sur des marchés très réglementés. Par exemple, l'utilisation des nacelles est rendue obligatoire par le décret 98-1084 du 2 décembre 1998. C’est également la formation. La fédération diffuse vers ses membres, qui deviennent eux-mêmes centre de formation agréé IPAF, un programme de formation destiné aux opérateurs pour la conduite en sécurité des PEMP.
Agir Mag. : Quel est le principal objectif de la formation ?
I.L : Il s’agit d’une prise de conscience. Nous voulons faire comprendre que les deux parties en présence, chefs d'entreprises et salariés, ont des responsabilités. Les employeurs doivent assurément mener une politique active en terme de sécurité au travail, mais il ne faut pas oublier que le salarié a lui-même une responsabilité et celle-ci peut être mise en cause en cas d'accident.
Agir Mag. : Il faut donc insister sur cette co-responsabilité ?
I.L : C'est une façon de rappeler qu'il ne suffit pas de donner des équipements aux salariés, mais qu'il faut veiller à ce qu'ils les utilisent correctement. Il y a encore beaucoup trop d'accidents liés à une mauvaise utilisation des matériels, et c'est aussi pourquoi nous avons tant investi dans le domaine de la formation.
En vous abonnant à AGIR Magazine – Santé et Entreprises, vous bénéficiez également de notre "encyclopédie pour la qualité de vie au travail" durant toute la durée de votre abonnement sur l’espace réservé du site Internet : Agir-mag.com.
L’interface en ligne "Abonnés" met à votre disposition :
Consultez les sommaires de l’intégralité des numéros sur le kiosque numérique.
La santé et la sécurité sont des piliers de la qualité de vie au travail. La prévention des risques professionnels en est le levier... Au programme : des témoignages, des initiatives et des cas concrets pour inspirer vos pratiques…!