Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Agir Mag.: Quels sont les motifs d’appels les plus fréquents au SAMU provenant d’un lieu de travail ?
Alexis D’Escatha : Les motifs de recours les plus fréquents pour un SAMU urbain comme le SAMU92, sont les malaises (22%), les douleurs thoraciques (11%), les douleurs abdominales (9%) et les traumatismes mineurs (8%). Les principaux motifs de départ d’une équipe médicalisée sont les douleurs thoraciques (39%) et les polytraumatismes (10%). Le développement d’un réseau de soin d’urgence géré par le Médecin du travail en coopération avec les SAMU/Centres 15 devrait permettre d’optimiser la prise en charge des urgences en milieu de travail.
Agir Mag.: La douleur thoracique est donc la 1ère cause d’intervention du SAMU sur un lieu de travail ?
AD : Oui. Cela dit, la douleur thoracique est complexe. Elle est potentiellement grave mais il est difficile d’affirmer ou d’éliminer une urgence vitale à ce sujet (notamment en cas d’infarctus du myocarde). Le seul réflexe à adopter est de mettre au repos la personne, de ne surtout pas la bouger et d’appeler immédiatement le SAMU/Centre 15 et/ou le Médecin du travail s’il y en a un sur le site.
Agir Mag.: Quel est votre point de vue sur l’organisation des secours dans les entreprises ?
AD : La prise de conscience est très hétérogène. Certaines entreprises sont en avance grâce au Médecin du Travail qui coordonne l’organisation et la gestion des urgences ; d’autres entreprises considèrent que ce n’est pas une priorité, parce que cela représente un coût, comme la formation des salariés aux gestes qui sauvent ou la mise à disposition de moyens adéquats au personnel médical selon la taille de l’entreprise.
Agir Mag.: Que pensez-vous du sauvetage-secourisme au travail ?
AD : C’est indispensable. Prenons le cas précis d’un arrêt cardiaque (dont la cause principale est l’infarctus du myocarde) ; si la victime n’est pas correctement prise en charge (massage cardiaque externe notamment), et que seule une personne formée aux gestes de premiers secours peut le faire efficacement, la survie est en jeu .
En effet,une personne qui n’est pas massée dans les premières minutes décède dans la majorité des cas. Par ailleurs, les « défibrillateurs » semi-automatique ou automatique (appareil pour choquer le cœur, que l'on se doit d'appeler maintenant défibrillateurs automatisé externe) ont montré la preuve de leur efficacité pour la survie.
En terme de responsabilité, toute entreprise devrait actuellement se poser la question de l’achat de ce matériel (de 2500 € à 6000 € ht), comme celui de la formation des secouristes.
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