Dernière mise à jour le : 13/12/2024
La scène peut sembler d'actualité, mais ce n'était qu'un exercice grandeur nature simulé par l'ANACT, et riche d'enseignements sur les risques professionnels dans des conditions de travail en mode dégradé, comme c'est le cas lors d'une crise…
Agir Mag. : A partir de quelles hypothèses avez-vous effectué le test de Grigny ?
Jack Bernon : Pour faire face à une organisation en mode dégradé, toutes les entreprises mettent en place un plan de continuité d'activité. Nous sommes partis du plan de continuité d'Intermarché en cas de pandémie grippale, qui considère que le point de vente sera capable de servir les clients en produits de première nécessité, même avec un absentéisme de 70%. Lors du travail préparatoire dans un autre établissement, nous nous sommes aperçus que certaines absences cumulées pourraient empêcher le point de vente de fonctionner. On a donc été amené à revoir les principes établis en fonction de ce critère. Ce qui obligeait à identifier les compétences stratégiques et à réfléchir en termes de polyvalence.
Agir Mag. : Quels ont été les principaux risques constatés ?
J.B : On pense immédiatement au risque de transmission du virus, c'est évident, mais dans le travail les salariés sont surtout confrontés aux risques psychosociaux, à commencer par le stress. Ils sont également soumis à des efforts de manutention dans un environnement de travail extrêmement difficile (manipuler des stocks de vrac, disposer des palettes, tourner avec le transpalette à main dans des postures délicates, etc.). On a eu le cas d'une caissière au bord de la crise de nerfs alors qu'il s'agissait uniquement d'une simulation… Tous les incidents qui arrivent au quotidien dans un point de vente sont très fortement accentués lors d'une situation de crise !
Agir Mag. : Quel est le rôle de l'organisation ?
J.B : Dans ce genre de situation, l’organisation est primordiale pour faire face à l’urgence des évènements par nature atypiques. Un management qui ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre devient donc inadapté. Il faut que l'entreprise accepte de donner une certaine autonomie aux salariés pour qu'ils puissent être préparés aux aléas auxquels ils vont être confrontés en période de crise. Autrement dit, il faut savoir associer les salariés à une politique de prévention ! La faiblesse de la préparation accroît les risques d'accident, l'absentéisme va augmenter et la crise sera encore plus difficile à gérer. C'est l'entrée dans le cercle vicieux !
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