Les conséquences du travail de nuit

Le travail de nuit (entre 21h et 6h) impose des contraintes qui se répercutent sur la santé des salariés, au premier rang desquelles on retrouve les perturbations du sommeil et de la vigilance. D’où la nécessité de bien prendre en compte les spécificités du travail posté ou de nuit (TPN).

3 questions à Arnaud Metlaine, Médecin du travail

Agir Mag : Quelles sont les conséquences du travail de nuit sur la santé ?
Arnaud Metlaine : De nombreuses études scientifiques ont montré que les plaintes de mauvais sommeil sont très fréquentes chez les travailleurs de nuit, ce qui  malheureusement contribue à les rendre banales et inexorables, voire tenues pour « normales ». Ces troubles du sommeil peuvent survenir précocement ou après des années de TPN (Travail Posté de Nuit). Par ailleurs, les troubles de la vigilance sont très fréquents et estimés autour de 25% à 30%. Pour les salariés en rythme alternés, il semblerait que l’hyper somnolence  soit plus fréquente chez les sujets  en poste du matin, ce risque est également lié à d’autre facteur tel que le contenu de la tâche à exécuter, surtout si elle est monotone.

Agir Mag : Quelles sont les répercussions des troubles de la vigilance ?
Arnaud Metlaine : Ces troubles ne sont pas sans conséquences sur la sécurité des travailleurs, en particulier dans le secteur des transports. Ils sont aussi responsables d’incidents et d’accidents au travail, notamment au cours du poste de nuit et d’accidents de la route surtout sur le trajet de retour du travail.

Agir Mag : Quels aménagements au niveau de l’environnement de travail ?
Arnaud Metlaine : Ces mesures doivent être adaptées à la fonction occupée, au type d’entreprise et à l’individu. La participation du salarié dans les choix d’organisation de son  poste est importante. Concernant l’environnement : un repas chaud la nuit, entre minuit et une 1h00, et une collation vers 03h00-04h00 sont recommandés. Il est aussi préférable de  respecter les pauses plutôt que de les reporter en fin de poste; les textes réglementaires recommandent un temps de pause d’une durée minimale de 20 minutes pour 6 heures de travail soit 5,5% du temps de travail. De plus, un environnement de travail peu bruyant permet une meilleure concentration.