Améliorer la qualité de l’air intérieur

La qualité de l’air intérieur peut être dégradée par des sources différentes comme le tabagisme, les produits d’entretien et de bricolage, la combustion défectueuse des appareils de chauffage ou de production d’eau chaude, les animaux et acariens… Les effets sur la santé vont d’une simple gêne à des pathologies touchant principalement le système respiratoire. De simples réflexes au quotidien permettent pourtant de respirer un air plus sain !

Interview
Dr. Alain Batarec, Médecin généraliste

Agir Mag : Quelles sont les principales pathologies liées à un air intérieur dégradé ?
Alain Batarec : Les polluants de l’air intérieur, qu’ils soient d’origine physico-chimique (fumées, composés volatils contenus notamment dans les peintures et bois reconstitués, amiante…) ou biologique (acariens, moisissures, bactéries…) exposent à des risques allergiques, toxiques, infectieux ou cancérigènes. Les pathologies de l’appareil respiratoire (rhinites, sinusites, bronchites, asthme, légionellose, cancers…) sont les plus répandues. L’aggravation des maladies cardiaques se révèle significative. Des conjonctivites, des problèmes  de peau et des troubles neurologiques peuvent aussi se rencontrer. Attention à l'intoxication au monoxyde de carbone, provoquée par l'usage d'un appareil de chauffage déficient, qui est une urgence médicale en raison du risque vital ! Citons enfin une pathologie encore mal définie qui associe plusieurs symptômes (maux de tête, fatigue, irritabilité, anxiété, troubles du sommeil, nausées…) et s’observe parfois chez des personnes vivant dans des locaux malsains…

Agir Mag : Des personnes sont-elles plus sensibles que d’autres ?
A. B. :  Effectivement certaines personnes se révèlent plus sensibles à la pollution : les nourrissons, les enfants, les personnes âgées, les sujets allergiques ou asthmatiques, les malades souffrant d’insuffisance respiratoire, de pathologies cardiaques, de diabète ou d’un affaiblissement du système immunitaire. Les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent éviter l’exposition à des substances toxiques qui peuvent nuire à la santé du bébé. Les autres personnes, moins fragiles, ne restent pas, pour autant, à l’abri de tout problème : tout dépend de la durée d’exposition et de la concentration des polluants.

Agir Mag : Quels sont les réflexes simples à adopter ?
A. B. : Il faut aérer chaque pièce au moins 10 minutes par jour, voire plus lors de l’utilisation de produits volatils nocifs. La ventilation des locaux doit respecter les normes et fonctionner correctement. L’entretien régulier des appareils de chauffage, de production d’eau chaude et des climatiseurs est impératif. Passer régulièrement l’aspirateur, ne pas accumuler de produits toxiques (peintures, colles, solvants…), éliminer l’humidité et les moisissures, éviter les parfums d’ambiance et veiller à une bonne hygiène des animaux de compagnie permet aussi de limiter les risques. Enfin, il vaut mieux s’abstenir de fumer à son domicile, surtout s’il y a des enfants…

Un guide pour vous aider

Le guide de la pollution de l’air intérieur ainsi que le site Internet prevention-maison.fr ont été spécialement conçus par le ministère de la santé et des sports et l’Inpes pour aider les Français à préserver au mieux leur air intérieur. Le guide peut être commandé gratuitement sur le site www.prevention-maison.fr ou www.inpes.sante.fr.