Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Agir Mag. : En 10 ans, le nombre de maladies professionnelles déclarées pour des TMS a considérablement augmenté. Comment expliquez-vous cette situation ?
Dominique Beaumont : Toutes les enquêtes, quelles soient françaises ou étrangères montrent une intensification du travail depuis une dizaine d’années. Cela se traduit par une augmentation des cadences, des pressions temporelles et des rythmes de travail dans les entreprises. Cette situation est à l’origine de l’émergence des TMS car elle augmente la charge physique, mentale et organisationnelle. Par ailleurs, la pyramide des âges telle qu’elle se présente actuellement en France, avec une population active vieillissante, favorise l’accroissement du nombre de personnes touchées. En effet, les seniors font partie de la tranche d’âge qui en est le plus victime et qui a le plus de mal à récupérer…
Agir Mag. : De quelle manière les entreprises peuvent marquer leur engagement pour renverser la tendance ?
D. B. : Il existe bien évidemment des solutions mais le problème ne peut être résolu par un simple coup de baguette magique. S’inscrire dans une démarche de prévention des TMS équivaut à s’engager dans une dynamique type conduite de projet où toutes les compétences de l’entreprise doivent être mises à contribution. Les TMS ont des causes multifactorielles (biomécaniques et organisationnelles), il est donc important d’inscrire cet engagement dans la durée, des améliorations simples pouvant être déployées dans le court terme, alors que d’autres s’inscriront dans long terme. Ainsi, la prévention des TMS doit s’intégrer dans la stratégie globale de l’entreprise.
Agir Mag. : Existe-t-il des aides concrètes pour accompagner les entreprises dans la prévention des TMS ?
D. B. : Les entreprises qui le souhaitent peuvent demander de l’aide auprès de leur CRAM. En effet, en fonction de leur besoin, un contrôleur de sécurité pourra les accompagner et les conseiller dans leurs différentes démarches. Par ailleurs, pour gagner en efficacité, la CRAMIF et les services de santé au travail joignent de plus en plus leurs compétences pour proposer aux entreprises un meilleur encadrement. Pour finir, les entreprises de moins de 200 salariés peuvent bénéficier de soutiens financiers comme le « contrat de prévention », les entreprises de moins de 50 salariés peuvent désormais obtenir une « aide financière simplifiée » afin d’entamer une démarche de prévention, diagnostic, formation ou intervention ergonomique.
Les CRAM propose un nouveau dispositif d’aides financière pour les PME et TPE plus adaptées au fonctionnement et à la gestion des petites entreprises. Cesaides vont permettre aux entreprises de moins de 50 salariés de mettre en place des actions concrètes de prévention des risques professionnels. Pour en bénéficier, l’entreprise doit être à jour de ses obligations sociales, avoir établi son Document unique d’évaluation des risques et de ne pas avoir de contrat de prévention en cours.
Plus d’info sur : http://www.cramif.fr/
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