Dernière mise à jour le : 22/10/2024
Tout de suite on pense au fait qu’il s’exerce la majeure partie du temps en « station debout »… et on ressent alors le mal de dos ! Les allergies aux produits utilisés sont également très fréquentes, entraînant des « dermatoses professionnelles » reconnues notamment comme maladies professionnelles. Car les risques concernent autant les tâches que les produits ou le lieu de travail…
Agir Mag : Quelle est la place de la prévention dans l’apprentissage du métier ?
Isabelle Roy : Dans un premier temps, il me semble nécessaire de rappeler qu’il existe deux voies de formation au métier de la coiffure : Un parcours « scolaire » dans lequel, l’élève suit une formation théorique ponctuée de stages en salon ; un parcours « d’apprentissage » pour lequel, un contrat d’apprentissage est signé avec un établissement en plus de l’enseignement théorique. Dans le deuxième cas de figure, comme pour tout salarié, l’apprenti est suivi par le médecin du travail du salon qui l’emploie. Ainsi la prévention des risques professionnels est associée à la pratique du métier. La sensibilisation sur les risques ou les bonnes pratiques se fait donc naturellement avec l’acquisition des techniques de la coiffure.
Agir Mag : Par exemple, quels sont les risques professionnels abordés ?
I. R : En premier lieu, ce sont les risques allergènes dus au contact avec les produits cosmétiques. Pour prévenir notamment les allergies cutanées, l’accent est mis sur le port de gants pour limiter le contact des produits avec la peau. Ensuite, les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent un important risque professionnel. Il est donc indispensable de former l’apprenti, dès le début, sur les bonnes techniques gestuelles pour éviter ces troubles. Pour finir, des moyens de prévention des troubles circulatoires ou des douleurs lombaires résultant d’une « station debout » prolongée, sont enseignés. A ce niveau, on constate une réelle évolution dans le métier. Il y a encore 20 ans, on n’imaginait pas un coiffeur faire correctement son travail en étant assis. Aujourd’hui, un gros effort a été fait sur le matériel de coupe et le mobilier des salons pour les rendre plus ergonomiques et permettre le travail assis.
Agir Mag : Quel est votre constat sur le « document unique » ?
I. R : Il faut rappeler qu’il s’agit d’une obligation réglementaire. Cependant, on peut constater que les chefs d’entreprises se l’approprient mal et n’en comprennent pas véritablement l’objectif. Très souvent, la démarche est vécue comme une contrainte car ces entreprises sont en majorité de petite taille, d’où un manque de temps et de moyens pour la mise à jour du document. C’est pour cette raison que nous sommes en train de préparer, en partenariat avec l’INRS et la CNAMTS, un guide d’accompagnement à l’élaboration du document unique. Nous proposerons ensuite une formation (ou formation-action) pour renforcer la méthodologie.
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