Dernière mise à jour le : 21/11/2024
En Ile-de-France, le secteur de la propreté compte 150 000 salariés, sur 450 000 à l’échelle nationale. En plein essor, il fait partie des priorités du Plan Régional Santé Travail 2011-2014. C’est dans ce cadre qu’a été conçu et édité, début 2012, le « Guide de prévention des risques pour les professionnels de la propreté », véritable boîte à outils pour repérer, évaluer et prévenir les risques auxquels sont exposés les salariés du secteur. L’aboutissement d’un partenariat de longue durée réunissant quinze acteurs issus de la profession, de la prévention et de la santé au travail.
Agir Mag : Les risques sont-ils sous-évalués dans les métiers de la propreté ?
Sophie Savereux : Les risques sont encore trop nombreux, mais ils sont assez bien identifiés. Depuis 1995, la profession dispose d’un organisme interne, le FARE, qui travaille notamment sur les problématiques de santé et s’investit en faveur de la prévention. Ce fonds d’action a d’ailleurs contribué à la rédaction du guide. Cette initiative, loin d’exister dans tous les secteurs professionnels, n’est pas neutre. Le secteur de la propreté a conscience des risques propres à ses métiers. Il l’a déjà fait savoir en montant, il y a deux ans, un vaste projet sur la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS). Il est évident que les métiers de la propreté, soumis à des risques et à des conditions de travail spécifiques, font partie des professions à forte pénibilité.
Agir Mag : À quels enjeux sont confrontés les « préventeurs » du secteur ?
S. S.: Généralement, les professionnels de la propreté travaillent selon des horaires fragmentés, très tôt le matin ou très tard le soir, en dehors des plages de travail des salariés de l’entreprise dont ils assurent l’entretien. C’est pour cela que l’on parle de travailleurs « invisibles ». D’autre part, ils sont dispersés sur différents sites. Cette organisation temporelle et géographique génère de l’isolement et une distension des liens avec les encadrants, qui peuvent compliquer la mise en place de la prévention. En outre, en Ile-de-France, les salariés de la propreté sont en majorité des femmes, souvent issues de l’immigration et ne maîtrisant pas forcément la langue, parfois confrontées à des difficultés à se soigner. La pénibilité du travail s’ajoute ici à la fragilité de la population concernée.
Agir Mag : Dans ce contexte, à qui s’adresse en premier lieu le guide ?
S. S. : Ce guide, dont la diffusion est principalement assurée par les médecins du travail, est avant tout destiné aux encadrants et aux professionnels de la prévention. Il a été conçu pour servir d’outil exhaustif capable d’aider l’entreprise à mettre en place une politique d’évaluation des risques et de prévention. Il présente tout d’abord le métier, puis précise les risques qui y sont inhérents, au travers quatre thématiques : la prévention des TMS, les risques chimiques liés aux produits d’entretien, les risques psycho-sociaux, et le nettoyage en milieu de soin. Enfin, le document évoque le suivi médical propre au secteur, détaille les clés assurant le maintien dans l’emploi, liste les différents acteurs de la prévention, et donne des éléments de méthode sur l’évaluation des risques.
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