Avant de partir travailler à l’étranger...

Interview

Georges Chautard, Médecin du travail

Agir Mag. : Quels sont les conseils avant le départ ?
Georges Chautard : Il est conseillé d'avoir un examen médical et un entretien avec le salarié, ne serait-ce que pour estimer si la personne - et éventuellement sa famille - va supporter psychologiquement l'éloignement. Cela va également permettre de faire le point sur la santé du sujet face aux risques de l'expatriation dans des pays où les conditions sanitaires ne sont pas toujours optimales.

Agir Mag. : Quelle est la prophylaxie préconisée avant le départ ?
G.C : En premier lieu, vérifier la validité des vaccins classiques, puis, en fonction des zones géographiques, se faire vacciner contre l'hépatite A, la typhoïde, voire la fièvre jaune ou la rage. Pour connaître précisément les vaccins indispensables selon la zone géographique où se rend le salarié, le médecin peut s'adresser à l'institut Pasteur, aux instituts des maladies tropicales, ou à un médecin spécialisé.

Agir Mag. : Comment se prémunir du paludisme quand on part pour une longue mission ?
G.C : La prophylaxie du paludisme est complexe, et ce n'est effectivement pas la même s’il s'agit d'un voyageur ou d'un expatrié et selon le pays dans lequel on se rend. Il y a des moyens de prévention contre les piqûres de moustiques et aussi une prévention médicamenteuse. Cependant, précisons que le risque ne concerne pas tant la crise de paludisme que le neuro-paludisme, c'est-à-dire une atteinte du système nerveux. La prophylaxie est donc orientée pour éviter cette complication du paludisme.

Agir Mag. : Quels sont les autres risques importants ?
G.C : Le premier d'entre eux, et souvent le plus méconnu, est le risque routier. En effet, les véhicules et les routes ne sont pas toujours en très bon état. Ce qui explique que les accidents traumatiques et leurs conséquences soient les premières causes de rapatriements sanitaires. Il faut parler ensuite des risques liés aux situations géopolitiques des pays mais aussi aux conditions de travail et de logement. Il faut évoquer les précautions alimentaires. Enfin, il est important de rappeler le risque de maladies sexuellement transmissibles qui implique une stricte prévention, à commencer par l'usage des préservatifs.

Agir Mag. : Un bilan est-il nécessaire après le retour en France ?
G.C : Il est recommandé de réaliser un contrôle médical pour dépister d’éventuelles infections parasitaires, de procéder à un bilan sanguin mais aussi de terminer sa prophylaxie antipaludéenne.