Dernière mise à jour le : 13/12/2024
D'abord par la spécificité des métiers concernés, mais aussi parce que cette activité regroupe différents secteurs : atelier de bijouterie, conception de bijoux, atelier de sertissage (ou polissage), magasin de bijouterie... Différents secteurs qui peuvent co-exister, être séparés ou sous-traités dans des entreprises de taille très variable…
Agir Mag. : Quels sont les principaux risques professionnels liés aux métiers de la bijouterie?
Patricia Zanzouri : Ces risques sont de différente nature. Il y a d'abord ceux qui sont directement liés au poste de travail : postures contraignantes, gestes répétitifs, contraintes visuelles, exposition au bruit et à une température élevée... Le risque chimique est également important puisque l'activité peut impliquer la manipulation de produits chimiques, mais aussi d’autres risques liés aux poussières de métaux, de gaz, ou encore l’utilisation d'outils tranchants. Enfin, il ne faut pas oublier tous les risques psychosociaux liés à la charge mentale; deux facteurs sont particulièrement importants dans ce domaine : le contact avec la clientèle et la valeur importante des matériaux utilisés.
Agir Mag. : Quelles sont les pathologies associées à ces risques ?
P.Z : On peut faire une longue liste de toutes les pathologies pouvant être la conséquence de l'exposition aux risques des métiers de la bijouterie : fatigue visuelle, accident oculaire par projection de produit, de poussières, troubles musculo-squelettiques, affections ostéo-articulaires, plaies, brûlures, affections respiratoires, pulmonaires, hypoacousie, agression...
Agir Mag. : Comment a évolué la prévention ces dernières années ?
P.Z : La prévention a évolué dans le bon sens. La fiche d’entreprise et le document unique participent d'une meilleure prise de conscience des risques dans les métiers de la bijouterie. Par ailleurs, des travaux d'études conjoints entre les chefs d’entreprise, les médecins du travail et les CRAM ont renforcé l’approche collective. Ce type de collaboration a notamment débouché sur l’élaboration d’une plaquette destinée à faciliter la réalisation du document unique en Languedoc-Roussillon. C'est d'autant plus important que la nature des risques peut conduire parfois à la surveillance médicale renforcée des salariés.
Agir Mag : Constate-t-on l’apparition de nouveaux risques dans ce secteur ?
P.Z : On ne peut pas parler de nouveaux risques, mais plutôt de nouvelles situations à risques. La difficulté est en fait aujourd'hui de faire face à une conjoncture économique difficile, avec une diminution des commandes et une concurrence accrue des pays émergents. Dans ce contexte, on peut craindre que certaines entreprises soient tentées de baisser la garde ou de négliger la prévention, sous prétexte de compétitivité. Ces difficultés liées au secteur d'activité et plus généralement à l'environnement économique sont notamment génératrices de troubles psycho-sociaux, car cela peut se traduire par une augmentation de l'exposition au stress, dans des métiers où ce risque existe déjà par la nature même de l'activité.
*SMR = Surveillance médicale renforcée
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