Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Un automobiliste sur deux n’hésite pas à décrocher son téléphone quelle que soit la situation de conduite alors qu’il est prouvé que téléphoner en conduisant multiplie par 5 les risques d’accidents... Un sondage IFOP pour l’association PSRE (1) « La maitrise du risque routier en entreprise » fait aujourd’hui le point sur l’usage du téléphone au volant vu par les salariés et vu par les employeurs.
(1) Sondage réalisé du 13 au 24 janvier 2012 auprès d’un échantillon de 400 dirigeants d’entreprises et 1 000 salariés d’entreprises publiques et privées.
Agir Mag : Quel est le principal enseignement de ce sondage ?
Jean-Claude Robert : C’est la pratique et la persistance d’une mauvaise habitude avec près de deux salariés sur trois conduisant à titre professionnel amenés à passer ou recevoir des appels téléphoniques au cours de leurs déplacements. Parmi eux, 80% utilisent le téléphone en conduisant. Même si, dans ce nombre, certains déclarent qu’ils s’arrêtent « quand ils le peuvent », ce conditionnel est à prendre avec des pincettes ! Nous considérons que seuls les 20% qui déclarent s’arrêter systématiquement, et pas toujours de manière sécurisée, sont sincères…
Agir Mag : Quelles idées fausses persistent sur l’usage du téléphone au volant ?
J-.C.R. : Une majorité d’employeurs et de salariés considère que le risque lié au téléphone en conduisant est mineur ou que le fait de téléphoner à l’aide d’un kit mains libres réduit vraiment ce risque. Cela est vrai en partie mais il est prouvé que téléphoner en conduisant, y compris avec un kit mains libres ou des oreillettes, modifie la vision de la route avec "une certaine fixité du regard qui se traduit par une négligence de surveillance, notamment dans les rétroviseurs altère la trajectoire et la régularité de l’allure du véhicule et surtout augmente le temps de réaction d’au moins 50% face à un évènement imprévu. Cela est d’autant plus vérifiable avec des conversations professionnelles impliquantes où le conducteur interagit, réfléchit, calcule éventuellement … Par ailleurs, l’utilisation grandissante des smartphones dans la vie privée comme dans la vie professionnelle accentue encore ce risque avec des personnes qui vont lire ou rédiger des SMS ou mails en conduisant.
Agir Mag : Quid des actions de prévention ?
J-.C.R. : Le risque routier est déjà un parent pauvre du Document unique (seules 20 % des entreprises évoquent le risque routier et souvent dans des termes très évasifs), c’est d’autant plus le cas en ce qui concerne les risques liés au téléphone au volant. Cependant 35% des employeurs interrogés déclarent avoir cherché à évaluer le risque du téléphone au volant lors des déplacements professionnels. Dans un cas sur deux, une enquête a été menée auprès des salariés et dans 6 cas sur 10 cette évaluation a conduit a initié des actions de prévention.
(*) Promotion et Suivi de la Sécurité Routière en Entreprise.
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