Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Le Code du travail précise que « lorsqu’il existe un risque que les opérateurs (...), transportés par la machine puissent être écrasés entre des éléments de la machine et le sol si la machine se retourne ou bascule (…), leur siège doit être conçu ou équipé avec un système de retenue de manière à maintenir les personnes sur leur siège ». Pour estimer l’efficacité de système de retenue moins connu que la ceinture de sécurité systématiquement installée sur un chariot élévateur, l’INRS a conçu un banc d’essais en laboratoire* en utilisant un mannequin de crash test pour simuler les conditions réelles d’un renversement latéral.
Agir Mag : Quels sont les principaux facteurs de renversement latéral des chariots élévateurs ?
Jérôme Rebelle : C’est souvent la prise d’un virage à vitesse trop élevée. Par ailleurs, circuler avec les bras de la fourche en hauteur, a fortiori si ceux-ci sont chargés, provoque un déplacement du centre de gravité vers le haut de l’engin ce qui réduit sa stabilité. D’autres facteurs aggravants interviennent si le chariot circule sur un sol meuble, un nid de poule ou transversalement sur un plan incliné.
Agir Mag : Outre la ceinture de sécurité, quels sont les autres systèmes de retenue efficaces pour éviter l’éjection du cariste ?
J. R. : Ce sont certains portillons, la portière ajourée et la cabine fermée vitrée. Pour sélectionner le système le plus adapté au travail à réaliser et à l’environnement du site, il faut comparer certains critères caractérisant l’impact de l’utilisation du dispositif par rapport au temps de montée/descente au poste de conduite; à l’accessibilité à l’intérieur de la cabine; à la visibilité ou la communication du conducteur avec l’extérieur rendue difficile dans une cabine fermée. Ainsi le portillon à ouverture verticale a un temps d’ouverture-fermeture désavantageux. Par contre, son sens d’ouverture permet de manœuvrer dans des allées très étroites.
Agir Mag : Existe t’il autres pistes de progrès possibles ?
J. R. : Il existe déjà des réducteurs de vitesse automatique en virage. Pour les portillons, nous avons identifié un montage optimal pour une meilleure retenue du cariste en positionnant la partie haute du portillon au niveau de l’épaule sans gêner la visibilité. Malheureusement aucun fabricant ne propose un tel dispositif adaptable à la morphologie du cariste.
(*) Fiche ED 125 – mai 2014 – téléchargeable sur www.inrs.fr
Les statistiques de la CNAMTS dénombrent, sur 10 ans de 2002 à 2011, une moyenne annuelle de 8 200 accidents avec arrêt de travail consécutifs aux renversements de chariots industriels dont 520 ayant provoqué une incapacité permanente et 13 le décès du cariste. Le coût direct de ces accidents est estimé à plus de 60 M€ par an.
Sources : CNAMTS/INRS
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