Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Cependant le tabac, l’obésité et l’âge sont des facteurs importants d’augmentation de la pression artérielle. Le traitement repose sur les règles d’hygiène de vie et sur les médicaments. Le patient doit limiter les apports en sel, avoir une alimentation variée riche en fruits et légumes, perdre du poids si nécessaire, avoir une activité physique appropriée pour lutter contre la sédentarité et gérer son stress. Le médecin adapte le choix des médicaments, leur dosage et leur association à chaque cas particulier. Le traitement doit être pris régulièrement et le plus souvent à vie. Une surveillance régulière est nécessaire, au cabinet du médecin, mais aussi à domicile grâce à des appareils d’auto-mesure tensionnelle qui commencent à se développer.
Agir Mag. : Pourquoi cet engagement en faveur du dépistage de l’hypertension ?
Jean-Philippe Maistre : Cette initiative, lancée en 2006, est partie du constat suivant : l’hypertension artérielle est la pathologie la plus répandue dans le monde ! Il s’agit d’un des facteurs de risque majeur dans l’apparition des maladies cardiovasculaires. C’est donc un véritable problème de santé publique. En notre qualité d’assureur santé, la prévention est une préoccupation majeur. En ce qui concerne l’hypertension artérielle, on peut schématiquement différencier quatre catégories : des personnes réellement non hypertendus ; des personnes « traités » à partir d’un diagnostic d’HTA dû à l’effet « blouse blanche » ; des publics hypertendus clairement diagnostiqués ; et des publics « non traités » mais porteurs d’une HTA masquée (en clair il est constaté une tension artérielle normale au cabinet médicale alors que vous avez par ailleurs des chiffres élevées en dehors de cette consultation).
Agir Mag. : Comment fonctionne le « dispositif HTA » ?
J-P.M : Le terrain de dépistage est la santé au travail, en coopération avec le médecin du travail. A partir du constat qu’une seule mesure tensionnelle ne suffit pas à établir un diagnostic fiable, il est nécessaire de répéter les mesures pour objectiver les résultats. L’examen médical en tant que tel ne prévoit pas cette « répétition ». Aussi, nous avons crée un nouvel outil à l’attention du médecin du travail ; il s’agît d’un module avec un tensiomètre électronique muni d’un boîtier communicant, transmettant les données de mesure (via une interface « blue-tooth ») vers un serveur sécurisé. Les résultats de l’auto-mesure pratiquée par la personne depuis son domicile sont donc transmis simultanément sur le site à partir duquel le médecin du travail pourra les analyser. Ce procédé permet d’éviter l’effet « blouse blanche » et le « non dit ». Il permet de gagner en transparence, en traçabilité et en précision.
Agir Mag. : Les salariés sont-ils sensibles à cette démarche ?
J-P.M : La sensibilisation passe précisément par la relation et le dialogue entre le médecin du travail et le salarié. L’examen médical est un moment privilégié pour informer les personnes des conséquences de l’HTA. L’argument majeur est qu’une seule mesure est non significative. Il est également important de montrer au salarié qu’il a la maîtrise de l’outil, c’est aussi un moyen de le responsabiliser et renforcer son autonomie dans la prise en charge de sa santé.
Agir Mag. : Et par rapport au suivi des salariés dépistés ?
J-P.M : Le procédé permet de s’appuyer sur des éléments de dépistage objectifs. Le diagnostic émis est clair. C’est un atout également pour l’observance, la prévention et la pédagogie de l’acceptation d’un traitement. En s’appuyant sur ces faits, le médecin du travail va pouvoir sensibiliser davantage la personne et l’orienter vers son médecin de ville.
L’hypertension : une histoire de famille L’hypertension est souvent une maladie familiale : si un parent souffre d’hypertension artérielle (HTA), il y a deux fois plus de risques que son enfant soit, ou devienne hypertendu. L’enquête CFLHTA/TNS Healthcare réalisée en France en 2007 indique que chez 44 % des hypertendus traités, un proche membre de leur famille est aussi soigné pour de l’HTA. Source : Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle (CFLHTA) |
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