Bilan du 3ème Congrès francophone sur les TMS

En France, les troubles musculo-squelettiques représentent près de 70% des maladies professionnelles reconnues…

530 participants (chercheurs, acteurs de la prévention, consultants, médecins du travail) se sont réunis à l’occasion du 3ème Congrès francophone sur les troubles musculo-squelettiques les 26 et 27 mai 2011 à Grenoble. Le travail en réseau fait partie des points forts de ce congrès. Nouer des partenariats entre les dispositifs de prévention, travailler collectivement dans l’entreprise, conduire les projets avec des équipes pluridisciplinaires représentent des solutions efficaces pour une prévention durable des TMS…

3 questions à Evelyne Escriva
Chargée de mission
ANACT

Agir Mag : Il ressort une approche de la santé au travail plus globale, c'est-à-dire ?

Evelyne Escriva : Le congrès aborde principalement deux grands thèmes : les TMS et les risques psychosociaux, et les démarches et outils de prévention des TMS. La plupart des entreprises ont tendance à séparer leurs approches. Pour les TMS, l’aspect psychosocial n’est que très peu évoqué. Or les facteurs psychosociaux peuvent favoriser l’apparition de pathologies mentales tout comme de pathologies physiques. Ce sont des facteurs aggravants ou pathogènes lorsque les conditions de travail ne permettent pas aux personnes de s’engager pleinement dans leur activité. La santé des salariés peut être fragilisée par une activité dénuée de sens pour le salarié ou par l’absence de moyens lui permettant d’effectuer son travail correctement.

Agir Mag : Au centre du débat, on retrouve les contextes de production et la qualité du travail…

E.S : Ces derniers temps, nous savons  que certains contextes de travail et de rationalisation ne tenaient pas assez compte de l’homme au travail. La qualité du travail est un enjeu à la fois pour le salarié et l’entreprise. Il convient de débattre dans les entreprises de l’organisation du travail pour construire de nouveaux équilibres entre critères de performance et de qualité du travail.

Agir Mag : Quelles sont les solutions de prévention les plus partagées ?

E.S : On peut bien évidemment évoquer l’aménagement du poste de travail, mais ceci n’est pas suffisant. Une autre solution peut être l’aménagement des horaires mais aussi la répartition des tâches. Plus généralement, Il faut donner les moyens au salarié de faire un geste professionnel de qualité en s’appuyant sur des aspects physique, mais aussi cognitif et psychique.