Dernière mise à jour le : 21/11/2024
Alors qu’en 2008, Spie batignolles Sud Est décroche sa certification sécurité « Mase » (Manuel d’amélioration sécurité entreprise), l’entreprise du BTP décide de passer à la vitesse supérieure pour diminuer les accidents sur les chantiers. En ligne de mire : l’objectif « zéro accident » fixé par le groupe Spie batignolles. Parmi les actions mises en place, le projet « homme sécurité ».
Agir Mag : De quels constats est né le projet « homme sécurité » ?
Laurent Vallier : En 2008, notre taux de fréquence avoisinait les 50, alors qu’il était de 15 environ pour le groupe Spie batignolles. Ces statistiques nous ont amené à nous interroger sur les causes de ces accidents, pour en déduire que la majorité d’entre eux étaient dus à des comportements à risque. Il s’avérait évident de placer l’humain au cœur des actions à mener.
Agir Mag : Comment ont été impliqués les salariés ?
L.V : Il était essentiel que la démarche de prévention émane des salariés eux-mêmes. Nous avons donc organisé une journée de brainstorming, au cours de laquelle tous les collaborateurs ont lancé des idées d’actions. Puis nous avons analysé les pistes évoquées. Lors d’une autre séance, nous avons soumis une liste de projets aux collaborateurs qui ont voté, à la majorité, pour les deux mesures qui leur semblaient les plus pertinentes.
Le projet « homme sécurité » en faisait partie. Ensuite, il s’agissait de définir la feuille de route, puis de la présenter en détail à tous. Des réticences ont alors pu être exprimées. Les compagnons craignaient qu’en endossant le gilet d’ « homme sécurité », leur travail soit remis cause. Nous avons insisté sur les principes de la fonction, qui n’appellerait aucune remarque négative, aucun jugement. Et sur son objectif n°1 : faire des compagnons des acteurs de leur sécurité.
Agir Mag : Quelles sont les missions de l’« homme sécurité » ?
L.V : L’ « homme sécurité », renouvelé mensuellement, consacre cinq jours par mois à la visite de chantiers. Libéré de ses obligations de production, il est invité à en observer le fonctionnement en s’intéressant à différentes thématiques (propreté, usage des équipements…), et à parler sécurité avec ses collègues ou son chef de chantier.Il est accompagné dans sa démarche par notre animatrice QSE (lire témoignage). Le concept a fait ses preuves : depuis 2008, nous avons diminué de moitié notre taux de fréquence.
« L’homme sécurité est là pour détecter les situations à risque et en parler directement à son chef de chantier ou ses collègues, sans passer par mon intermédiaire ou celui de la hiérarchie. Mon rôle est de préparer les équipes à mener ces échanges de manière positive, d’expliquer à l’ « homme sécurité » ce qu’il doit observer, et comment. Ses constats, en plus d’améliorer la sécurité des chantiers, peuvent orienter la direction à investir dans de nouveaux équipements auxquels elle n’aurait pas forcément pensé. »
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