Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Il est important de considérer l’entreprise comme un système global comprenant un tissu relationnel composé de multiples interactions. Ainsi, la dimension socio-organisationnelle ne doit pas être occultée pour que ce type de projet connaisse un résultat optimal.
Agir Mag. : Quels sont les risques liés à l’installation d’un nouveau système informatique ?
Nicolas Bienvenu : Cette démarche peut engendrer 4 types de risques. En premier lieu, un « risque économique » ; en effet, si l’implantation du système n’est pas conforme à ce qui était prévu ou si les délais ne sont pas respectés, le coût du projet peut augmenter. De même, les erreurs de logiciel (« bugs ») ou le temps d’adaptation aux nouveaux outils peuvent ralentir la productivité s’ils ne sont pas anticipés. Puis un « risque technique » du fait d’une mauvaise étude préalable de l’existant (matériels informatiques, câblage, dimensionnement du parc informatique, maintenance…) et qui peut rendre le dispositif inexploitable. Ensuite, si les salariés ne sont pas impliqués dans le projet, un risque « socio-organisationnel » peut advenir avec un déficit d’appropriation ou une démotivation des futurs utilisateurs.
Une installation informatique doit s’inscrire dans une organisation déjà existante pour être adoptée par l’ensemble des utilisateurs et ne pas rompre ni avec la culture de l’entreprise, ni avec le collectif relationnel de l’entreprise. Très souvent, un outil informatique connaît une sorte de « personnification » et devient une entité à part entière dans l’entreprise. Enfin, le « risque santé » est à prendre en considération. Une mauvaise ergonomie de l’outil peut susciter de la fatigue visuelle, du stress avec une augmentation de la charge mentale et l’apparition de troubles musculo-squelettiques (TMS) notamment…
Agir Mag. : Les salariés ont-ils un rôle à jouer dans ce changement ?
N. B. : C’est un préalable important car ils vont permettre la remontée des besoins et des dysfonctionnements. En tant qu’utilisateurs, ils sont les mieux placés pour identifier les impératifs présents et futurs. Cette démarche permet une meilleure cohésion du projet car, contrairement aux idées reçues, les salariés ne sont pas réfractaires aux changements si ces derniers facilitent leur travail. Il faut avant tout mettre en place un accompagnement et les impliquer bien en amont.
Agir Mag. : Quels conseils donneriez-vous aux entreprises ?
N. B. : Il faut constituer un vrai groupe de travail, participatif, avec un chef de projet et des personnes ressources à chaque phase d’avancement. Puis, partir du travail réel, ainsi que son environnement, sans oublier les différentes fonctions inhérentes à l’activité de l’entreprise. De même, il faut veiller à une communication efficiente entre le chef de projet et le prestataire informatique. Enfin, il faut aussi prévoir « une boucle d’ajustement » qui permettra, une fois l’installation terminée, de réguler et de parer aux adaptations et dysfonctionnements à venir.
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