Dernière mise à jour le : 13/12/2024
En effet, les entreprises qui emploient des intérimaires sont aussi responsables de leur sécurité. Au final, toute entreprise qui emploie des intérimaires doit donc informer son médecin du travail pour faire l'évaluation des risques des postes confiés à ces salariés.
Agir Mag. : Quel est l’état des lieux des rapports intérim/BTP ?
Didier Dozas : Pour la première fois en 2007, le PRISME (1) a présenté des résultats sécurité par secteur d'activité enregistré par les différentes entreprises de travail temporaire. Le secteur des travaux publics et du bâtiment est particulièrement « accidentogène ». Ce n'est pas une surprise, mais c'est une base de travail concrète pour justement aller dans le sens de l'amélioration de la sécurité. Autrement dit, on constate une mobilisation des acteurs du BTP pour réduire les risques professionnels auxquels sont exposés les intérimaires.
Agir Mag. : Quelles sont les évolutions les plus constructives ?
D.D : Les informations données aux intérimaires sont un paramètre qui a évolué dans le bon sens. Car le fil directeur pour améliorer la sécurité, ce sont les échanges d'informations entre les entreprises utilisatrice et les sociétés de travail temporaire. Il fallait faire accepter au recruteur de travailler en étroite collaboration pour évaluer les risques.
Agir Mag. : Les accidents du travail sont de quelle nature ?
D.D : Ce sont essentiellement des chutes de hauteur ou des accidents au cours de manipulation, comme d'ailleurs pour l'ensemble des salariés du BTP. Il n'y a pas de différence de risque entre les intérimaires et les salariés permanents sur le chantier, mais une différence d'intensité, c'est-à-dire que les intérimaires sont plus souvent victimes des accidents que les autres travailleurs.
Agir Mag. : Quels sont les freins persistants ?
D.D : On sous-estime encore trop la capacité des salariés intérimaires, quand ils arrivent sur le chantier, à pointer les difficultés qui se posent. Or, lorsqu’ils prennent leur poste, ceux-ci vont souvent et rapidement s'apercevoir de certains modes de fonctionnement dangereux. Des dangers que les permanents ne voient plus justement car ils sont dans une situation de routine, voire d'accoutumance au risque. Et si on ne parvient pas à prendre en compte cette parole, on ne pourra pas détecter les points importants pour une meilleure évaluation des risques, et donc une meilleure maîtrise de la sécurité des travailleurs intérimaires.
(1) Professionnels de l’Intérim, Services et Métiers de l’Emploi : syndicat des entreprises de travail temporaire
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