Un coach au volant

Le Groupe Colas a adopté en 1997 une charte sécurité routière, avec à la clé la signature d'un partenariat avec sa compagnie d’assurance. La mise en place d'une politique interne intégrant tous les risques routiers et le principe du bonus malus ont été adoptés pour inciter les sociétés du groupe et les filiales à réduire le nombre d'accidents.

Jean-Philippe Desmiez est intervenu auprès de salariés des filiales pour les accompagner dans le cadre d’un « coaching conduite ».

3 questions à Jean-Philippe Desmiez, Formateur - Société Axiome

Agir Mag. : Quelles sont les différentes étapes d’un « audit de conduite » ?
Jean-Philippe Desmiez : Il faut d'abord dresser le constat du taux d'accidentologie puis mettre en place des actions d'information et de sensibilisation, tant en en interne qu’en externe. La troisième étape concerne la formation pratique. « L’audit de conduite » dépasse le simple stade du constat pour aller jusqu'à des actions correctives, donc des solutions. L’objectif est de parvenir à une baisse de 35 et 40 % d'accidents au sein de l’entreprise. C'est un résultat que l'on peut obtenir sur un délai de un an et demi à trois ans, tout dépend du « volume » traité.

Agir Mag. : Concrètement, comment se déroule le coaching des conducteurs ?
J-P.D : J’accompagne le conducteur sur le terrain, pour individualiser véritablement la relation et retrouver les conditions de travail habituelles. La première heure est destinée à établir un constat de la conduite, en tenant compte des contraintes professionnelles auxquelles le salarié est soumis. Une fois ce premier bilan établi, on va essayer dans la foulée de positionner directement un correctif. Le but n’est pas de monter une « usine à gaz » de préconisations mais d’agir sur des points de vigilance tels que les distances de sécurité ou les placements sur la chaussée. Le plus important est que la prévention du risque routier soit personnalisée et en situation réelle.

Agir Mag. : Cette action est-elle suffisante ?
J-P.D : Il s’agit de l’inscrire dans une démarche globale. S'il n'y a pas d'engagement de la part de la direction et des différents responsables hiérarchiques dans une politique de sécurité, il ne faut pas compter obtenir des résultats durables.