Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Agir Mag. : Peut-on mesurer l’engagement des entreprises pour la prévention des TMS ?
Jean-Michel Schweitzer : La mesure de cet engagement passe par un ensemble d’indicateurs : par exemple une évaluation du risque, une identification de causes, l’implication des acteurs de l’entreprise ou externes à l’entreprise. Très souvent, le parallèle entre « performance » et « santé des salariés » n’est pas véritablement ancré. Pourtant, ce lien est démontré par le biais des coûts directs et des coûts de disfonctionnements qu’elles subissent. Cependant, un pas a été franchi puisque les TMS ne sont plus un tabou. On peut dire que ce sujet est désormais socialement reconnu.
Agir Mag. : Quels sont les moyens efficaces pour identifier les risques d’expositions ?
J-M. S. : Un engagement politique fort de surveillance et d’évaluation au sein de l’entreprise est primordial. Le médecin du travail peut jouer un rôle important à ce niveau. Lorsque des signes d’alertes sont avérés, on a trop souvent tendance à se focaliser sur le poste occupé à ce moment précis. Or, il serait plus judicieux de s’efforcer à dessiner l’itinéraire professionnel du salarié dans l’entreprise. Cette démarche permettrait de dresser un tableau complet de tous les facteurs déclencheurs de pathologies. L’analyse ergonomique des postes reste un bon moyen pour comprendre les situations d’exposition dans l’entreprise.
Agir Mag. : Pour mener à bien une action de prévention, quels sont les pièges à éviter ?
J-M. S. : Les actions de prévention contre les TMS sont complexes et doivent s’inscrire dans un projet de prévention durable pour être efficaces et porter leurs fruits. L’erreur, qui est très souvent commise, est de croire que « la solution » existe. Il y a autant de réponses face aux TMS que de situations de travail. Ne pas intégrer cette exigence engendre une perte de temps et parfois le découragement. La lutte contre les TMS n’est pas chose aisée : tant qu’il y aura des gestes, il y aura des risques. Mais la prévention est efficace lorsque l’entreprise la construit selon sa spécificité.
Agir Mag. : Par quel moyen pourrait-on proposer aux TPE et PME un véritable projet de prévention ?
J-M. S. : Les petites entreprises sont difficilement atteignables du fait de leur nombre mais aussi de leur diversité. Or, l’enjeu est de taille puisque c’est à travers elles que se concentrent le plus de salariés. Il me semble donc important que l’ensemble des préventeurs additionne leurs efforts dans des appuis collectifs. Cela doit être raisonné à travers les branches et organisations professionnelles ainsi que par les territoires. Cette stratégie permettrait de mutualiser les moyens, adapter les réponses pour impacter un maximum de cibles.
Pour télécharger le « Guide pour prévenir les TMS » : http://www.lorraine.aract.fr/
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