Dernière mise à jour le : 21/11/2024
Les risques psychosociaux recouvrent en réalité des risques professionnels d’origine et de nature variées, qui mettent en jeu l’intégrité physique et la santé mentale des salariés et ont, par conséquent, un impact sur le bon fonctionnement des entreprises. On les appelle « psycho-sociaux » car ils sont à l’interface de l’individu (le «psycho») et de sa situation de travail (Source : Travailler mieux). Dans une démarche de prévention de ces risques, les situations de travail sont analysées dans leurs composantes individuelles et collectives. La notion de risque fait référence à la probabilité d’apparition du trouble psychosocial ayant pour origine l’environnement professionnel.
Agir Mag. : Dans quelle mesure les risques psychosociaux dépendent-ils de l’activité ?
Bernadette Girard-Chartol : Certains postes de travail impliquent des contraintes et des responsabilités qui induisent une charge mentale très importante et constituent donc un risque. C'est le cas, par exemple, pour les métiers de la sécurité et ceux des soins, où une erreur peut générer de graves conséquences. On peut également citer les métiers de contrôle ou encore des professions où il faut maintenir un niveau de vigilance de tous les instants, comme dans la régulation du trafic aérien. Le risque psychosocial peut aussi être directement déterminé par le contenu de l'activité et les conditions dans lesquelles elle s'exerce.
Agir Mag. : L'organisation du travail est-elle un facteur prépondérant ?
B.G.C : L'organisation du travail est fondamentale. Le stress professionnel a été identifié comme le risque psychosocial le plus important dans le rapport Nasse-Légeron remis en mars 2008. Ce rapport montre bien toute l'importance de l'organisation du travail et de ses déviances possibles : les pressions psychologiques pouvant être exercées sur l'individu, les contraintes de temps, le travail en flux tendu, les modes de management... Tout ceci génère un stress professionnel qui n'a rien à voir avec le stress physiologique. Le stress professionnel est en fait un « sur-stress » produit par ce type de conditions et d’environnement de travail.
Agir Mag. : La prévention collective doit-elle être privilégiée ?
B.G.C : Oui, car c'est souvent l'organisation du travail dans sa globalité qui est au cœur du problème dans l'apparition des risques psychosociaux et ce quels que soient les domaines professionnels. Par contre, une prise en charge individuelle devient nécessaire lorsque toute forme de prévention collective a échoué, ou qu'il y a un déficit de prévention collective, ou encore la non-reconnaissance du risque psychosocial par l'employeur. Elle signifie, hélas, qu’on n'est plus là dans la prévention mais dans la réparation des troubles induits.
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