Dernière mise à jour le : 13/12/2024
19 régions et un département ont saisi cette opportunité pour informer la population sur la vaccination et ses enjeux, sur son intérêt collectif, et pour l’inciter à se faire vacciner ou à effectuer les rappels nécessaires.
Agir. Mag. : L’organisation d’une campagne européenne signifie-t-elle que la vaccination n’est pas encore un réflexe santé ?
Nathalie Joannard : A l’origine cette campagne émane du département Europe de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La vaccination a permis de réduire considérablement la fréquence de certaines maladies infectieuses et des épidémies, et parfois même d’éradiquer certaines pathologies (c’est le cas pour la variole, cela pourrait le devenir pour la poliomyélite). La perte de visibilité de certaines maladies a pu laisser croire que les maladies contagieuses appartenaient au passé et provoquer une baisse d’intérêt de la vaccination dans l’esprit des gens. Ainsi, on constate que le taux de couverture vaccinale en France pour certaines pathologies reste insuffisant. Point positif cependant, « l’enquête Nicolle » (2006 INPES/InVS ») menée par l’INPES en 2006 révèle que 94% des français interrogés estiment que la vaccination est importante pour se protéger individuellement et que 95 % pensent qu’il est important de se vacciner pour protéger les autres des maladies infectieuses. Malgré tout, il y a un déficit de suivi des recommandations et de mise à jour des rappels vaccinaux…
Agir. Mag. : Comment expliquer ce constat concernant les rappels ?
N. J. : Il y a plusieurs raisons qui peuvent l’expliquer. Dans un premier temps, le mécanisme d’un vaccin est parfois méconnu.. Qu’est-ce qu’un vaccin ? De quelle manière agit-il ? Pourquoi faire un rappel ? … sont autant de questions sur lesquelles nous tentons d’apporter une réponse pour une meilleure sensibilisation du grand public. De même, d’un vaccin à l’autre, le schéma de vaccination peut différer, les recommandations peuvent évoluer dans le temps, selon l’évolution des maladies, de leur fréquence. Tout ceci rend la tâche difficile. Le calendrier vaccinal qui fixe les vaccinations applicables en France sur avis des experts du Comité technique des vaccinations, mérite d’être rendu plus lisible afin que les professionnels de santé puissent mieux s’y retrouver et mieux assurer les recommandations en matière de vaccination.
Par ailleurs, selon les périodes de la vie, les contacts avec le système de santé qui sont l’occasion de vérifier le statut vaccinal, sont plus ou moins fréquents. Au sortir de l’adolescence, pour un jeune adulte en bonne santé, la fréquence des rencontres avec les professionnels de santé diminue. Il est donc important de réfléchir aux moyens de saisir cette population pour assurer la mise à jour des vaccins et l’application des nouvelles recommandations. A ce niveau, le médecin du travail, qui assure le suivi vaccinal des salariés en raison de risques professionnels, peut être un bon relais de sensibilisation sur les vaccinations en général. Enfin une meilleure information du public sur les lieux où il est possible de se faire vacciner est nécessaire. Si la majorité des vaccinations sont réalisées par les médecins de ville, elles peuvent aussi se faire dans les centres de vaccination publics, les centres de protection maternelle et infantile (pour les enfants de moins de 7 ans), les centres de santé…
Agir. Mag. : Existe-t-il encore des peurs et des idées reçues ?
N. J. : On observe une tendance, bien que minoritaire, au refus ou à la remise en cause du principe de vaccination. Certaines personnes le rejettent pour des raisons idéologiques et personnelles. D’autres craignent que la vaccination amoindrisse la capacité naturelle du corps à se défendre face aux infections.alors que la vaccination renforce le système de défense du corps humain (voir encadré). La crainte d’effets indésirables existe aussi. ainsi la polémique concernant le vaccin contre l’hépatite B a marqué les esprits alors que les nombreuses études effectuées n’ont pas mis en évidence d’association entre cette vaccination et la survenue de sclérose en plaque. La peur de la « piqûre » et de la « douleur » sont également pour certains des freins
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