Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Ce rapport donne un aperçu des différents types d’expositions et de maladies cutanées et recense les principales législations et pratiques de prévention déployées dans 25 Etats membres de l’Union européenne (UE). Ces pathologies professionnelles - dont la dermatite de contact est la plus fréquente - résultent de l’exposition à des facteurs de risque chimiques, physiques et biologiques. Leur coût, entraînant environ 3 millions de journées de travail perdues, est estimé à 600 millions d’euros chaque année à l’échelle de l’Union européenne* ! Pourtant le problème serait encore sous-estimé dans certains pays...
Agir Mag : Que signifie le terme « dermatose professionnelle » ?
Zahia Mahiout : Le terme désigne toute lésion de la peau liée à l’activité professionnelle. Une dermatose professionnelle peut être due exclusivement ou de manière prépondérante à des substances utilisées dans l’activité ou dans certains travaux mais aussi être causée ou aggravée par l’activité en tant que telle.
Agir Mag : Quels sont les principaux secteurs concernés ?
Z.M : Un grand nombre de secteurs et de métiers sont concernés ! C’est pourquoi les maladies de la peau d’origine professionnelle représentent une part très importante des risques liés au travail. Citons les secteurs de la santé, de l’industrie, du bâtiment, des commerces alimentaires et non alimentaires, de la restauration, du nettoyage… Cette liste n’est pas exhaustive mais montre bien l’ampleur du risque !
Agir Mag : Et les causes majeures de maladies professionnelles ?
Z.M : Elles sont variées et ont des conséquences qu’il est parfois difficile de différencier. Globalement, il existe deux grands types d’eczéma de contact : l’eczéma par irritation et l’eczéma photo-allergique. Le premier est provoqué par un contact unique ou répété avec des agents irritants ; le second est une réaction d’hypersensibilité, pouvant apparaître après plusieurs mois ou années de tolérance, provoquée par une molécule. On trouve également l’urticaire de contact mais il est beaucoup plus rare.
Agir Mag : Comment mettre en place la prévention des risques ?
Z.M : La prévention doit d’abord être collective puis individuelle. Sur le plan collectif, le but est de réduire le contact des salariés avec des produits irritants ou allergiques, employer des procédés en « circuit fermé », substituer ou remplacer certaines molécules chimiques et assurer une ventilation et aspiration efficaces des locaux. Notre rôle est d’aider l’employeur à organiser cette prévention, par la visite de l’établissement et l’étude de postes afin d’identifier les gestes et les substances à risques. Sur le plan individuel, il faut prévoir, en fonction des cas, des équipements de protections (gants, vêtements, crèmes « barrière »…) mais aussi acquérir une hygiène personnelle de la peau, notamment pour le lavage et séchage des mains : utiliser un savon surgras ou un savon avec un « pH » (potentiel hydrogène) le plus proche du « pH » cutané physiologique. Il ne faut pas oublier d’appliquer après un émollient (crème) pour éviter la sécheresse cutanée. L’orientation vers un spécialiste peut s’avérer nécessaire s’il faut recourir à des traitements à base de dermo-corticoïdes.
*Source : EU- OSHA - Janvier 2009
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La santé et la sécurité sont des piliers de la qualité de vie au travail. La prévention des risques professionnels en est le levier... Au programme : des témoignages, des initiatives et des cas concrets pour inspirer vos pratiques…!