Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Agir Mag. : Le plan France Numérique 2012 encourage le télétravail, sentez-vous un intérêt croissant des entreprises à ce niveau ?
Pascal Rassat : Le télétravail n’est pas encore ancré dans la culture des entreprises françaises. Le contrôle direct des salariés reste la principale base de management. Cependant, le contexte socio-économique dans lequel se trouve la France pousse les entreprises à envisager le télétravail comme une solution à certaines contraintes (optimisation des déplacements, enjeux environnementaux et conciliation de la vie professionnelle et vie personnelle des salariés). Le télétravail peut également apporter des réponses à d’autres problématiques comme les retards, l’absentéisme, les arrêts maladie et la démotivation. Celles qui l’ont expérimenté sur plusieurs mois ont pu constater une hausse de leur productivité allant de 10 à 20%...
Agir Mag. : Le télétravail peut prendre plusieurs formes, quelles sont les plus employées ?
P. R. : Le télétravail est le plus souvent « pendulaire », c’est-à-dire exercé à temps partiel entre l’entreprise et le domicile. Il est d’ailleurs préférable de conserver un lien fort avec le bureau et ses collègues. La plupart des entreprises utilisent le télétravail sur deux jours par semaine. Par ailleurs, on a souvent tendance à associer télétravail au « travail à domicile » mais ce n’est pas toujours le cas. Il existe des structures que l’on appelle « télécentres » qui proposent aux entreprises des solutions souples de location permettant au télétravailleur d’être dans un environnement de travail dit « classique ». Enfin, le télétravail recouvre aussi toutes les formes de travail distantes de l’employeur. Celles-ci sont cependant rarement contractualisées.
Agir Mag. : Quels sont les critères de réussite du télétravail ?
P. R. : Il faut que l’expérience soit acceptée par les deux parties : employeur et salarié. Mais il faut aussi que l’employeur puisse déterminer qui peut à priori prétendre à télétravailler en mettant en avant des règles de mise en œuvre connues par tous les salariés. D’autres critères, plus objectifs, doivent être mis en avant (par exemple, le type de poste ou le temps de déplacement domicile / travail). Au final, c’est bien sûr l’autonomie estimée du salarié qui permet de trancher : le télétravailleur doit en effet être capable de s’organiser et de gérer son travail seul.
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