Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Tous les ans, la Direction générale du travail présente et analyse les principaux volets de la politique menée durant l’année en matière de santé et sécurité au travail, ainsi que les résultats des enquêtes statistiques les plus récentes. En voici les grandes lignes…
Agir Mag : Quel état des lieux dresse ce bilan 2011 ?
Jean-Denis Combrexelle : Ce rapport ne révèle aucun changement profond, mais plutôt une continuité par rapport aux éditions précédentes. On observe une augmentation, en 2010, du nombre de maladies professionnelles, notamment des troubles musculo-squelettiques. Ces derniers représentent près de 80% des cas. D’autre part, si on peut noter une diminution des décès, en matière d’accidents du travail, trop de cas sont encore dus à des violations flagrantes du code du travail, telles que les chutes de hauteur. Il s’agit d’un point à améliorer.
Agir Mag : Comment sont exploités ces résultats ?
J-D. C : Nous essayons de mettre en œuvre une vision large de la santé au travail, qui ne se limite pas aux risques psycho-sociaux, dont on parle certes beaucoup, mais prenne aussi en compte les risques musculo-squelettiques, cancérigènes…Cette vision globale doit ensuite servir à mettre en place des actions concrètes et ciblées, en fonction des risques, des catégories de salariés… Ce bilan est un point de départ. Des actions doivent ensuite être menées par les pouvoirs publics (c’est le cas par exemple avec la réforme de la santé au travail), mais aussi par les partenaires sociaux et les entreprises.
Agir Mag : Et au niveau des entreprises ?
J-D. C : Les vrais acteurs de l’amélioration des conditions de travail, ce sont les entreprises. Bien sûr, on n’attend pas que chaque chef d’entreprise fasse de ce bilan son livre de chevet. C’est aux organisations professionnelles de réaliser un travail de synthèse préalable et d’en répercuter les conclusions aux entreprises. Il est crucial que chacune d’entre elles, y compris les plus petites, ait entre les mains les déclinaisons du bilan adaptées à leur secteur, et s’en serve comme d’un tableau de bord. Pour leur faire prendre conscience de la nécessité de s’y intéresser, il existe un argument efficace : celui de la compétitivité. On s’aperçoit aujourd’hui que pour être compétitive, une entreprise doit nécessairement disposer d’une bonne organisation et d’une gestion réfléchie des conditions de travail.
Agir Mag : Quelles sont les actions prioritaires ?
J-D. C : Les actions prioritaires vont dans le sens de celles évoquées dans le Plan santé au travail 2010-2014. Elles concernent la prévention du risque chimique, du risque routier professionnel, du risque hyperbare, ainsi que la surveillance du marché des machines. Ces axes de travail sont actuellement approfondis au niveau régional, avec l’élaboration des plans régionaux de santé au travail.
Par rapport à 2009, le nombre d’accidents du travail a connu une hausse de 1,1 %, en 2010 (soit 657 847 cas). L’indice de fréquence est stable autour de 36 accidents du travail pour 1 000 salariés. Plus de 34 % des cas surviennent dans un contexte de manutention manuelle. Les décès sont quant à eux en baisse de 1,7 %, (529 cas enregistrés en 2010). Toutefois, le nombre des décès routiers augmente de 9,8 %. Consultez le bilan complet sur www.travailler-mieux.gouv.fr
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