Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Agir Mag. : Quels sont les enjeux de la formation en santé et sécurité au travail ?
William Dab : L’objectif premier est que les managers et les ingénieurs soient au diapason des professionnels qui travaillent dans le sens de l'amélioration de la santé au travail. Dans le cadre du plan « santé-travail », les médecins évoluent, les intervenants en prévention des risques professionnels progressent, les entreprises recrutent des hygiénistes... Bref, tout le monde bouge et se mobilise autour de la santé au travail, mais le management reste en retrait.
Agir Mag. : Est-ce que les relais existent pour mettre en place ce référentiel ?
W.D : Pas suffisamment et j’insiste sur ce point dans mon rapport. Pour mettre en place un référentiel de ce type sur le terrain, j'estime que nous avons besoin de 10 000 formateurs en France. Sachant qu’actuellement le réseau de préventeurs le plus développé est celui des CRAM : il n’est composé que de 1000 intervenants seulement. Les TPE ne connaissent bien souvent que trois ressources extérieures : leur Service de santé au travail, leur expert-comptable et le dispositif des Chambres de commerce. Il faut donc s'appuyer en priorité sur ces trois relais.
Agir Mag. : Quel autre constat avez-vous pu établir ?
W.D : Au cours des entretiens que j'ai réalisés, j'ai été frappé par ce cri général : « remettez l'homme au coeur du travail ! ». Cette volonté d'aller vers une gestion humaine des ressources est une volonté générale chez les cadres, les directeurs de ressources humaines, les syndicalistes, les enseignants en gestion, et plus généralement de tous les préventeurs évoluant dans le secteur de la santé au travail.
Agir Mag. : Qu’entendez-vous par le « travail malade rend l'Homme malade » ?
W.D : Le « travail malade » est un travail déshumanisé, où tout est réduit en indicateurs financiers et économiques. Les dirigeants sont désormais tournés vers l'extérieur (productivité, compétition, actionnaires, etc.) et ne s'occupent plus suffisamment de la vie interne. Résultat, l’attention accordée aux processus de travail humain est absente et le travail devient pathogène.
Agir Mag. : Comment sensibiliser les entreprises à une gestion plus humaine des ressources ?
W.D : Je cite notamment une étude européenne prouvant que les entreprises qui mettent en place ce type de référentiel obtiennent de meilleurs résultats économiques que les autres. Il faut faire comprendre aux managers que la santé au travail est un facteur d'amélioration de la compétitivité des entreprises. Ce n’est pas une dépense improductive.
► Téléchargez la synthèse du rapport : http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/Synthese_def.pdf
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