Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Un mur rose pétant, des fauteuils confortables, une musique douce en fond sonore. Cosy et lumineux, le salon Joséphine, installé dans le 18e arrondissement de Paris, ressemble au premier coup d’œil à n’importe quel institut de beauté et de coiffure. Mais sa vocation, est, elle, unique dans la capitale : proposer aux femmes malmenées par la vie des soins et des services qui les aident à reprendre pied.
« Quand on ne va pas bien, on se trouve moche, et on n’a plus envie de prendre soin de soi », observe Lucia Iraci, coiffeuse, fondatrice et présidente de l’association Joséphine. Mais alors, comment trouver du travail quand on dégage une image négative ? Joséphine aide les femmes à retrouver l’estime de soi. « Se trouver belle, c’est faire surgir le positif dans sa vie. »
La réinsertion professionnelle est l’objectif n°1 de l’association créée en 2006. 25 % des 3000 femmes qu’a suivi Joséphine en 2013 ont ainsi retrouvé un travail à l’issue de l’année d’accompagnement. Et pour toutes, les bienfaits sont là. « Les femmes qui viennent ici ont de vrais problèmes : elles élèvent souvent seules leurs enfants, parfois avec moins de 100 euros par mois, raconte Mehdi Gonzalez, le coiffeur au grand cœur du salon parisien.
Certaines ne se sont pas regardées dans un miroir depuis plusieurs années. Ici, elles sont accueillies par des professionnels qui sont là pour s’occuper d’elles, leur offrir un moment de détente et d’évasion. » Coupe, couleur, manucure ou encore soin du visage leur sont dispensés, à des tarifs symboliques (entre 1 et 3 euros le soin). Des vêtements neufs leur sont prêtés en vue d’un entretien d’embauche. Le salon organise aussi des ateliers de yoga, de sophrologie, des consultations en gynécologie, organise des sorties… Une coordinatrice sociale suit sur le long terme le projet et les attentes de chaque femme, le plus souvent orientée par des associations d’aide ou des assistants sociaux.
Après Paris en 2011, un salon a ouvert à Tours, et un troisième ouvrira prochainement à Moulins. L’association vient également de lancer à Tours son école de coiffure sociale, une première en France. « Quand on travaille avec des personnes en grande difficulté, on se retrouve confronté à des situations lourdes. Par exemple, coiffer des femmes atteintes de cancer, qui perdent leurs cheveux. Il faut pouvoir tenir, créer la confiance. Chez Joséphine, on suit nos clientes pendant un an : la relation se tisse petit à petit », estime Mehdi.
« Le travail n’a rien à voir avec celui en institut. Il y a souvent beaucoup d’émotions. Parfois des pleurs, car les femmes peuvent ici tout relâcher, se laisser aller… Mais je ne suis pas psy pour autant ! Je fais mon travail normalement, en restant à l’écoute des clientes sans forcer la parole ajoute Laure Andrianony, esthéticienne salariée du salon. Il y a un avant et un après Joséphine. Toutes repartent d’ici avec le sourire. »
Le salon Joséphine recherche toujours des professionnels de la beauté pour des missions de bénévolat, ainsi que le soutien des entreprises à travers le mécénat, le sponsoring et le partenariat. Plus d’infos sur http://josephinebeaute.fr
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La qualité de vie au travail est l’affaire de chacun et vise le bien-être de tous. Le bien-être est lâché ! Et l’idée est précisément de « se lâcher », de s’autoriser à vivre son travail autrement…