Dernière mise à jour le : 21/11/2024
Agir Mag : L’impact du mental sur le corps est-il facile ou difficile à mesurer ?
Alain Batarec : Les thermomètres ou les tensiomètres électroniques font partie du quotidien des médecins et des patients, mais il n’existe pas encore sur le marché des appareils capables de mesurer la part du mental dans les pathologies ! Pourtant la notion de « maladie psychosomatique » remonte à la nuit des temps. Tant pour le diagnostic, que pour la stratégie thérapeutique, les médecins prennent quotidiennement en compte, dans chaque maladie, la part psychologique qui est loin d’être négligeable à défaut d’être précisément mesurable…
Agir Mag : Comment interpréter les capacités propres à l'individu à se soigner, à se faire du bien, hors de l'action chimique d'un médicament ?
A.B : L’effet placebo est une illustration très parlante de ce phénomène. Une meilleure connaissance de ses mécanismes reste indispensable pour mieux maîtriser les thérapeutiques pharmacologiques, les psychothérapies et les médecines dites alternatives. Les progrès réalisés en neurobiologie et imagerie médicale commencent à fournir des résultats probants sur les interactions complexes entre le cerveau et l’ensemble du corps, tant pour le déclenchement de certaines pathologies que pour leur guérison spontanée ou avec une aide extérieure.
Agir Mag : L’effet placebo est-il le point aveugle de la médecine ?
A.B : Depuis plus de 60 ans, l’évidence de l’effet placebo a justifié son introduction dans les protocoles de recherche pharmacologique (études en « double aveugle »). L’expérimentation animale et la recherche clinique ont permis d’envisager deux types d’explication pour l’effet placebo. D’une part, celui-ci s’apparenterait à une réponse conditionnée, d’autre part il serait dépendant de l’attente et de la conviction du patient. Ces deux mécanismes, cognitifs et émotionnels, interviendraient de façon simultanée dans le processus de guérison chez l’Homme. Les données neurobiologiques apportent un nouvel éclairage : la dopamine et les endorphines sont clairement identifiées comme médiateurs de l’effet placebo, de nombreuses hormones, des facteurs de l’immunité et de l’inflammation interviennent également dans ce processus. L’imagerie cérébrale a récemment montré que l’effet placebo correspond à des modifications spécifiques dans des aires cérébrales parfaitement identifiées.
Agir Mag : Finalement, en quoi la pensée positive influe sur le bien-être général ?
A.B : Le mental et le physique sont indissociables : la santé ne peut se concevoir que d’un point de vue global. Tout ce qui affecte ou stimule notre esprit a une répercussion dans notre corps et inversement. De nombreux travaux ont montré l’influence du stress qui peut être dynamisant ou à l’inverse déclencheur de maladies.
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