Choisissez l'optimisme !

Thierry Saussez :  Après toute une vie de communicant dans le privé puis au service de l'Etat, j'ai trouvé un nouveau challenge en étant confronté à ces questions : « qu'est-ce qui crée de la confiance et qu'est-ce qui crée de la défiance ? Comme le dit Jean d'Ormesson, « La France est un oxymore, elle aime rassembler les contraires. » Nous ne sommes collectivement jamais contents et toujours râleurs, mais privilégions sur le plan personnel une singulière aptitude au bonheur. De là est née l'idée de créer cet événement fédérateur et inédit qu'est le Printemps de l'Optimisme pour essayer de faire de nos bonheurs individuels une force collective. 

T. S. : Chaque entreprise qui fait progresser le bien-être au travail, non seulement donne du bonheur à ses salariés, mais améliore la performance de ses entreprises et donc de la France entière. Jamais la France n'a eu davantage besoin des traceurs, des innovateurs, des entrepreneurs, de ceux qui au lieu de créer des problèmes apportent des solutions, « des faiseux plus que les diseux » comme dit Alexandre Jardin.

Nous avons ainsi installé notre incubateur d'énergies positives dans les entreprises pour valoriser toutes ces initiatives et mettre en pratique l'optimisme dans le quotidien professionnel. L'optimisme est tout d'abord un état d’esprit qui se doit d'être cultivé sans cesse pour se maintenir et se renouveler. Les gens ont besoin de cela et il y a une formidable attente de contrechamps de la société française face au pessimisme collectif. 

 

Agir Mag : Comment l'entreprise peut-elle devenir un lieu d'épanouissement personnel ?

T. S. : En termes de QVT et de nouveaux modèles, un management beaucoup plus horizontal est souvent évoqué. On entre dans une société dans laquelle la responsabilité passe par la participation. Contrairement à une idée reçue, une enquête du Credoc de 2014 a révélé que ce ne sont pas le temps libre et les loisirs qui occupent la place prépondérante dans la vie des Français, mais plutôt le travail.

Au-delà de sa fonction rémunératrice, le travail est, en outre, perçu en France comme un vecteur de réalisation de soi, d'intégration et de statut social et même de liens amicaux. Tout cela explique probablement pourquoi l'entreprise est en train de rentrer davantage au cœur de la vie publique. 

 

Agir Mag : Pourriez-vous nous donner trois bonnes raisons d'être optimiste aujourd’hui ?

T. S. : La première raison, cest que le pessimiste n'est que repli, renoncement et défaitisme. Il ne construit rien alors que l'optimiste dira "si cela ne va pas aujourdhui, je réessaierai demain !" en essayant de voir le possible dans chaque situation. La deuxième raison, c'est qu'être optimiste, c'est se respecter soi-même. Vous ne pouvez pas servir les autres si vous ne vous considerez pas vous-même.

C’est pour cela que l’optimisme se gagne tous les jours : il vous oblige à vous regarder. On est sorti du "moi je", c'est-à-dire de l'individualisme à tous crins, pour entrer dans le "moi nous" afin de se réaliser comme individu en connexion avec les autres, avec empathie et altruisme. Enfin, il faut agir, bouger pour son environnement, pour changer des choses qui ne vont pas ! Enfants, on s'est cassé la figure cent fois, mais on a toujours essayé de se relever avec audace et créativité ! A notre venue sur terre, nous étions des optimistes ... sinon nous serions des êtres rampants !