Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Le rapport de l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) ne porte pas sur les différences entre pays mais cherche à identifier des similarités en matière de compréhension du bien être au travail. Cette préoccupation pour le bien-être prend de l'ampleur, à la fois dans les institutions concernées par la santé au travail, dans les thèmes de recherches au niveau européen et dans un certain nombre d'entreprises.
Agir Mag : Est-il possible de donner une définition précise du « bien-être au travail » ?
Julia Flintrop : Le concept est défini et compris de différentes façons par différents acteurs et dans différents pays. L’Organisation internationale du travail donne une définition du bien-être au travail comportant l’ensemble des aspects de la vie professionnelle, allant de la qualité et de la sécurité de l’environnement physique au sentiment que les travailleurs éprouvent à l’égard de leur travail, leur environnement de travail, le climat de travail et l’organisation du travail. Pour l’OIT, le bien-être est un facteur déterminant dans l’efficacité à long terme d’une société. Pour l’EU-OSHA, le bien-être au travail n’est possible que s’il existe une réelle gestion des risques au sein des entreprises. C’est-à-dire qu’avant de se préoccuper du bien-être et avant de promouvoir la santé des travailleurs, les employeurs doivent s’assurer qu’ils sont en conformité avec la loi et qu’ils ont adopté toutes les mesures nécessaires pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs sur le lieu de travail. Le concept de bien-être au travail doit être envisagé de façon holistique et dynamique dans un cadre élargi qui est celui d’une société et d’une main d’œuvre en pleine évolution.
Agir Mag : Quelles sont les principales actions menées ?
J. F. : Les entreprises ont engagé un vaste éventail d’actions en matière d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ou de retour au travail suite à une maladie. Les initiatives mises en œuvre par la majorité d’entre elles concernaient la formation, la santé mentale et la santé physique.
Agir Mag : Et les principaux défis à relever ?
J. F. : Comme c’est le cas pour de nombreuses questions relatives à la santé au travail, il semble qu’il soit difficile d’atteindre les PME. Ces dernières font face à des défis de nature différente, notamment en ce qui concerne les ressources en termes de temps et de connaissances, qui peuvent souvent leur poser des problèmes pour faire face à certains aspects. Sinon les autres obstacles à franchir concernent principalement : le mauvais état de santé de la population en général et le fait de parvenir à faire collaborer l’ensemble des parties prenantes. Les pistes d’actions sont de sensibiliser les professionnels de la santé de façon au pouvoir régénérateur du travail, de mettre en œuvre les enseignements tirés et enfin d’améliorer la compréhension du public du bien-être au travail.
Agir Mag : Quid de la promotion de la santé et la sécurité sur le lieu de travail ?
J. F. : Les risques psychosociaux, le stress, la santé mentale sont des questions qui méritent une surveillance accrue en raison de chiffres alarmants. Il a par exemple été prouvé que les entreprises ayant mis en place une véritable gestion de la santé et de la sécurité au travail ont également pris davantage de mesures visant à prendre en charge les risques psychosociaux. Les syndicats et les associations d’employeurs sont les interlocuteurs qui entretiennent les rapports les plus étroits avec les entreprises et sont les plus aptes à leur transmettre des messages.
La municipalité d’Hedensted, au Danemark, constitue un exemple innovateur de mise en place par une administration publique d’une approche holistique pour le bien-être de ses travailleurs. Chaque unité décentralisée de la municipalité est libre de créer une politique locale du personnel en collaboration avec ses employés partant du principe que tout le monde doit être traité différemment pour être traité équitablement.
La municipalité part du postulat que la vie est faite de plusieurs étapes et que chaque étape correspond à des besoins différents appelant des solutions différentes. Depuis le développement et la mise en œuvre de cette nouvelle politique, Hedensted Kommune a connu une réduction de la rotation du personnel et de l'absentéisme pour cause de maladie.
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La qualité de vie au travail est l’affaire de chacun et vise le bien-être de tous. Le bien-être est lâché ! Et l’idée est précisément de « se lâcher », de s’autoriser à vivre son travail autrement…