Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Agir Mag : Face à l’actualité des « risques psychosociaux », comment avez-vous abordé la question du « bien-être au travail » ?
Christian Larose : Il y avait deux façons de l’aborder : soit à travers l’angle de la « réparation », à partir du constat que la souffrance augmente ; soit à partir de la culture d’entreprise, selon l’idée qu’il faut insuffler une autre culture ! Nous avons privilégié cette deuxième voie car nous portons la conviction que les hommes sont et restent la ressource essentielle de l’entreprise. En ce sens, le bien-être au travail engendre plus d’efficacité sociale et économique mais encore faut-il recentrer l’objectif sur les hommes et le dialogue dans l’entreprise…
Agir Mag : « Si l’entreprise ne fait pas toujours partie du problème, elle fait toujours partie des solutions » ; que voulez-vous dire ici ?
C.L : La question des « risques psychosociaux » dépasse le cadre de l’entreprise. Les gens ne sont immergés dans l’entreprise sans avoir de problèmes extérieurs. Cela étant, l’entreprise peut être précisément un lieu qui permette aux personnes de se reconstruire. Pourquoi ? Parce que le bien-être au travail rejaillit sur le bien-être personnel, en termes de confiance et d’estime de soi… Mais, là encore, le préalable de départ est de considérer que l’entreprise c’est d’abord les gens qui la constituent !
Agir Mag : Vous pointez la nécessité de repenser les modes de management…
C.L : Absolument ! Et le management commence par le patron lui-même, ça doit d’abord venir d’en haut. Après, il faut s’intéresser à la formation des managers de proximité. Les programmes de formation ont minimisé voire ignoré la dimension humaine et les relations sociales. Le curseur de la financiarisation a été poussé si loin qu’on a délaissé les hommes et les femmes : l’humain est devenu une sorte de vecteur d’ajustement aux objectifs de rentabilité. Il faut corriger cette anomalie. L’objectif visé est d’articuler performance économique et performance sociale. A ce titre, nous avons proposé que la rémunération des managers dans les grandes entreprises comporte un variable directement lié aux indicateurs sociaux. Concernant les TPE/PME, il est temps de mettre en place une représentativité syndicale interentreprises, au niveau départemental par exemple.
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La qualité de vie au travail est l’affaire de chacun et vise le bien-être de tous. Le bien-être est lâché ! Et l’idée est précisément de « se lâcher », de s’autoriser à vivre son travail autrement…