Dernière mise à jour le : 13/12/2024
La Mutuelle Intégrance a été créée en 1980 par et pour les personnes handicapées, leurs familles et les professionnels du secteur médico-social. Depuis plus de 30 ans, son personnel accueille et accompagne les personnes handicapées, quel que soit leur handicap. L’entreprise met aussi en actes ses valeurs humanistes et solidaires et s’engage dans l’intégration de salariés en situation de handicap. Reportage.
Agir Mag : Globalement quel constat peut-on faire sur la malvoyance ?
Linda Kasmi : En France environ 3 millions de personnes sont concernées par la malvoyance. La malvoyance englobe plusieurs pathologies qui elles-mêmes se traduisent par différents degrés de perception. Autrement dit, la personne malvoyante ne voit pas de la même manière selon le type de pathologie. Et contrairement aux idées reçues, ce n’est pas parce qu’une personne ne porte pas de « lunettes » ou n’utilise pas de « canne » qu’elle n’a pas de problème de vision… Mais le constat est là : les personnes qui ont une déficience visuelle sont généralement celles qui sont le plus en situation de non emploi essentiellement du fait de la méconnaissance de leur situation particulière et des adaptations techniques existantes…
Agir Mag : Comment s’est réalisée votre intégration dans l’entreprise ?
Linda Kasmi : Cela fait maintenant 8 ans que je suis à la Mutuelle Intégrance. Au départ j’ai été recruté pour mettre en place une documentation en braille pour les adhérents déficients visuels. Etant moi-même déficiente visuelle, c’est un choix fort de m’avoir embauché pour mener à bien ce projet. Depuis j’ai évolué professionnellement en rejoignant l’équipe du pôle communication. Mon cas personnel montre que l’on peut être embauché, bien intégré, autonome à son poste et évoluer dans ses compétences. Mon poste de travail a été adapté aux moyens d’une imprimante en braille, d’un logiciel de reconnaissance vocale et d’une plage braille. L’entreprise a bénéficié d’une aide financière de l’Agefiph.
Agir Mag : Quels conseils pour bien intégrer une personne en situation de handicap ?
Linda Kasmi : Toute situation de handicap entraîne des réticences et des craintes, c’est normal. Le dialogue est le seul moyen de surmonter les préjugés et les freins ! Et c’est un échange dans les deux sens. Il faut expliquer son handicap, dire ce que l’on peut faire, ce que l’on ne peut pas faire et ce que l’on peut faire accompagné. L’écoute et la disponibilité du manager jouent également un rôle important.
Toutes déficiences visuelles confondues, 56 % des personnes déficientes visuelles âgées de 20 à 59 ans ont un emploi (dont moins de 3 % dans le secteur protégé et adapté). Ce chiffre diminue en fonction de la sévérité du handicap : 29 % des aveugles et des malvoyants profonds occupent un emploi, contre 47 % pour les malvoyants moyens et 65 % pour les malvoyants légers.
Source : Les cahiers de l’Agefiph – Avril 2011
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Le recrutement de travailleurs handicapés est une obligation légale. Mais cette obligation peut devenir une réelle opportunité...! Comment voyez-vous le handicap ?
