Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Laura, une jeune femme de 23 ans, vit à Paris. Il y a 3 ans de cela, elle travaillait comme auxiliaire de vie auprès de différents particuliers. Plusieurs fois par jour, elle accompagnait les personnes en situation de dépendance dans la réalisation de leurs tâches quotidiennes. Parmi les missions effectuées : le lever et le coucher de la personne, la toilette ou la douche, la prise de repas, les courses et la préparation de repas, l’accompagnement lors de sorties. Une profession qui nécessitait un rythme soutenu avec des temps de trajet importants pour se rendre d’un domicile à un autre, un temps de travail fractionné, des tâches allant au-delà du travail prescrit….
« Les horaires étaient assez difficiles. Les tournées du matin s’effectuaient de 8 heures à 13 heures. Le soir, je travaillais jusqu’à 19heures. Pour aller chez les bénéficiaires, j’étais parfois amenée à faire des trajets en bus et à pied » se souvient Laura. Au fil du temps, les gestes quotidiens comme soulever des personnes dépendantes ou encore courber le dos pour l’aide à la toilette, ont fragilisé ses membres supérieurs. Un matin, Laura se bloque le dos, elle ne peut pas aller travailler. Elle se retrouve en arrêt de travail pour maladie. Le diagnostic du médecin du travail est clair : impossible pour elle de continuer à exercer son métier.
Son entreprise n’ayant pas été en mesure de lui proposer un emploi adapté à ses capacités physiques, Laura est licenciée. L’assistante sociale du Service de santé au travail interentreprises (SSTI) de son ancien employeur accompagne la jeune femme et lui donne des conseils pour mener à bien sa reconversion. Elle est alors orientée vers la MDPH qui la guide dans sa démarche de RQTH .
D’un tempérament de battante, Laura prend les devants : elle décide de réaliser un bilan de compétences et se renseigne sur différentes formations administratives. « Je souhaitais rester dans le secteur du sanitaire et social. Grâce à mes différentes recherches, j’ai pu trouver une formation en alternance dans ce domaine » explique-t-elle. Une fois inscrite en BTS alternance pour assurer son apprentissage théorique, la jeune femme trouve une entreprise spécialisée dans l’aide à domicile pour qu’elle puisse se former au poste de coordinatrice sociale. Cette nouvelle profession administrative se déroule à 90% du temps dans un bureau, elle doit d’assurer l’accueil physique et téléphonique, l’encadrement des salariés, évaluer les besoins des bénéficiaires…
La prise de ses nouvelles fonctions se déroule bien. Au fil des semaines, Laura s’épanouit dans son nouveau travail : elle remplit parfaitement ses missions et apprend des nouvelles méthodes. Mais les maux liés à son dos persistent, c’est la désillusion : « Même en restant quotidiennement en position assise, je ressentais les mêmes douleurs qu’à mon poste précédent » raconte la jeune parisienne. Lors de son examen médical d’embauche, le médecin du travail de sa nouvelle entreprise a mis en place un suivi renforcé auprès de la salariée.
Il fait intervenir Maria Brito, ergonome, pour qu’elle réalise une étude de son poste (Lire son témoignage). Cette-dernière observe et analyse finement son poste de travail et elle lui donne aussi des conseils personnalisés sur son installation : niveau de réglage du siège, position du clavier/de la souris, bonne distance à avoir par rapport à l’écran, orientation de l’écran par rapport à la lumière, etc. En plus de cela, elle préconise aussi à son employeur l’achat d’un fauteuil ergonomique qui permettrait de soulager les douleurs dorsales de Laura. L’entreprise étant prête à s’engager, Maria Brito propose alors à la jeune salariée de tester différents sièges. Un contact est pris avec le SAMETH (Voir encadré) pour monter un dossier de financement auprès de l’AGEFHIP. Un accompagnement personnalisé qui permet à Laura d’entrevoir de nouvelles solutions pour conserver son poste.
« La préconisation majeure de l’étude de poste réalisée concerne l’achat d’un fauteuil ergonomique. Une acquisition qui nécessite une implication financière de la part de l’entreprise mais aussi différents essais pour que la personne concernée trouve le modèle qui lui convienne le mieux. C’est là le rôle de l’ergonome prend une autre dimension qui ne se limite pas seulement à des propositions techniques mais qui offre aussi un accompagnement personnalisé grâce à une écoute attentive. Montrer qu’il existe des solutions et que des professionnels sont présents pour faire face à ses difficultés est un point essentiel.
Ainsi, nous nous sommes rendues au showroom de la CRAMIF pour qu’elle teste différents sièges. Cette visite est importante puisqu’elle se focalise sur des éléments concrets, ce qui permet aussi à la salariée de se projeter dans le futur et de chasser d’éventuels doutes. Sur place, sa rencontre avec l’ergothérapeute a été riche d’enseignements car elle a aussi reçu de nouvelles suggestions notamment dans sa vie quotidienne. L’ensemble de cette démarche a permis à la salariée de retrouver confiance en son avenir professionnel. »
Les conseillers Sameth apportent aides et conseils aux employeurs et aux personnes handicapées à toutes les étapes de la démarche de maintien dans l’emploi, en fonction des besoins rencontrés :
• Informations et conseils sur le cadre juridique et la démarche de maintien dans l'emploi.
• Analyse de la situation et accompagnement dans la recherche et la construction de solutions adaptées.
• Mobilisation des aides et prestations techniques, humaines et financières pour la mise en œuvre de la solution de maintien
A savoir :
Le Service d'appui pour le maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés (SAMETH) est gratuit pour l’entreprise car totalement financé par l’Agefiph (secteur privé).
Info : www.agefiph.fr/Entreprise/Maintien-dans-l-emploi/Sameth-vous-accompagne
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