Dernière mise à jour le : 13/12/2024
21%, soit le double que le taux national. Voilà le pourcentage de chômeurs parmi les travailleurs handicapés, diffusé à l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, qui s’est déroulée en novembre dernier.
Comme le souligne l’Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (Adapt), les demandeurs d’emploi handicapés étaient au nombre de 486 258 fin mars 2016, soit une augmentation de 5,3 % en un an. À noter que celle-ci est moins prononcée que les années précédentes.
En parallèle, l'Association des paralysés de France (APF) constate que le nombre de travailleurs handicapés sans emploi a augmenté de deux tiers entre 2011 et 2015.
Un cadre évolutif…
Pourtant, diverses étapes ont été franchies, ces dernières décennies, pour favoriser l’emploi des personnes handicapées. En 1987, la loi a imposé aux entreprises françaises de plus de 20 salariés de compter au moins 6 % de travailleurs handicapés dans leurs rangs.
Celles qui ne respecteraient pas ce quota doivent depuis s'acquitter d'une contribution à l'Agefiph, le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées. En 2005, la Loi Handicap a renforcé cette contribution, tout en renforçant les mécanismes d'incitation à l'embauche. Promulguée le 7 août 2015, la loi Macron pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances a quant à elle ouvert une nouvelle page.
Elle a en effet élargi les mécanismes permettant aux entreprises de répondre à leurs obligations de quota. Ainsi, depuis le 1er juillet 2016, ces dernières peuvent accueillir des personnes handicapées lors de stages de « mise en situation professionnelle », d’une durée d’un à deux mois.
Les stages d’observation accomplis par des collégiens et des lycéens handicapés peuvent également être comptabilisés. Jusqu’à 2 % de leur quota peuvent être atteints par ces deux biais respectifs.
… Qui optimise les obligations ou l’embauche ?
Autre nouveauté : les employeurs peuvent également déduire de leur obligation d’emploi les contrats passés avec les travailleurs indépendants en situation de handicap, qu’ils soient professions libérales, autoentrepreneurs artisans…
Des mesures qui vont « permettre d’optimiser les obligations (des employeurs) en multipliant les opportunités indirectes plutôt qu’en embauchant (des personnes handicapées) », résumait récemment dans la presse Véronique Bustreel, conseillère nationale emploi de l’APF.
Autre constat : le nombre de personnes reconnues travailleurs handicapés a augmenté de 700 000 entre 2011 et 2015. La secrétaire d'État chargée des personnes handicapées et la ministre du Travail, de souligner dans une tribune, fin novembre : « C’est le signe que le handicap ne se cache plus, que nos efforts pour changer le regard de la société ne sont pas vains. » Et c’est là, la vraie question !
En deçà du quota
Selon l’Agefiph, le taux d’emploi direct des travailleurs handicapés en 2012 dans le secteur privé était de 3,1 %. 27 % des entreprises concernées emploient des travailleurs handicapés et remplissent leur obligation uniquement par l’emploi direct.
En vous abonnant à AGIR Magazine – Santé et Entreprises, vous bénéficiez également de notre "encyclopédie pour la qualité de vie au travail" durant toute la durée de votre abonnement sur l’espace réservé du site Internet : Agir-mag.com.
L’interface en ligne "Abonnés" met à votre disposition :
Consultez les sommaires de l’intégralité des numéros sur le kiosque numérique.
Le recrutement de travailleurs handicapés est une obligation légale. Mais cette obligation peut devenir une réelle opportunité...! Comment voyez-vous le handicap ?