Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Implantée dans l’ouest de la France, l’entreprise Charier réunit 1350 salariés, dont 80 % travaillent dans les métiers des travaux publics : métiers du VRD, du terrassement et du génie civil. Un secteur qui, a priori, est difficilement compatible avec le handicap. Et pourtant ! Depuis plusieurs années, l’entreprise donne la preuve du contraire à travers de multiples actions. Un engagement qui s’est notamment concrétisé à partir de la convention régionale signée avec l’Agefiph…
Agir Mag : Vous avez choisi comme leitmotiv « la diversité n’est pas un handicap ». Comment se décline-t-il ?
Michel Mérien : Cette phrase clé nous sert de ligne directrice. Elle est mise en avant dans nos recrutements notamment. Mais attention, elle n’implique pas de discrimination positive : on recrute quelqu’un pour ses compétences, avant tout. Dans le quotidien des salariés, ce slogan s’illustre au travers d’un exemple emblématique. Une de nos équipes de production a récemment accueilli une personne handicapée mentale, pendant un stage de deux semaines. Cette expérience, même courte, a été extrêmement riche. Elle a renforcé la solidarité au sein de l’équipe, et a révélé combien le collectif était important sur nos métiers.
Agir Mag : En 2010, vous avez lancé un plan en faveur de l’emploi des personnes handicapées. Pourquoi ?
M.M : Cette démarche est née d’un constat. Nous nous sommes rendu compte que parler du handicap était toujours tabou, surtout dans des métiers comme les nôtres, qui sont à première vue difficilement compatibles. Nous avons décidé de communiquer davantage sur cette thématique, notamment en interne. Nous avons ainsi organisé une formation spécifique pour nos 200 encadrants. Une expérience très enrichissante : le sujet du handicap touche absolument tout le monde, souvent de manière intime.
Agir Mag : Et concernant le maintien dans l’emploi ?
M.M : Pour nous, c’est un enjeu crucial. Si un salarié ressent des difficultés à son poste de travail et n’ose pas en parler, de peur d’être licencié par exemple, ses difficultés vont s’aggraver de toutes les façons dans le temps. Il risque alors de se retrouver confronté à une inaptitude de façon brutale : une épreuve difficile à vivre psychologiquement. A l’inverse, alertés suffisamment tôt d’une situation problématique, nous pouvons lancer une prise en charge efficace, proposer un bilan d’orientation, anticiper un changement de poste. Pour cela, à nous de changer le regard que l’on porte sur le handicap. Le rôle du médecin du travail intégré à l’entreprise est ici essentiel. Il connaît les métiers et les salariés. Il est informé des postes à pourvoir. Il a donc toutes les données en main afin de proposer un reclassement, qui conviendra en termes d’aptitude.
Agir Mag : Comment renforcer cette politique volontariste ?
M.M : Tous les trois mois, le comité handicap de l’entreprise se réunit afin de suivre l’évolution de l’entreprise sur les dix engagements qu’elle a formulés : faire « bouger les mentalités » par la communication et la formation, créer un véritable partenariat avec le secteur adapté et protégé…
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Le recrutement de travailleurs handicapés est une obligation légale. Mais cette obligation peut devenir une réelle opportunité...! Comment voyez-vous le handicap ?