Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Devenu paraplégique à l’âge de 21 ans à la suite d’un accident de voiture, Robert Benoit a vite été confronté aux difficultés pratiques auxquelles sont confrontés les utilisateurs de fauteuils roulants. Il a mis à profit ses études d’ingénieur pour concevoir, fabriquer et commercialiser des moteurs amovibles facilement adaptables à tous types de fauteuils roulants classiques.
En transformant sa maison de Billy-les-Chanceaux (Côte-d’Or) en atelier de production au cœur du plateau de Langres, Robert Benoît a gagné son pari au prix de nombreux efforts et de ténacité. Depuis 2005, l’entreprise ne cesse de s’agrandir et augmente fortement son chiffre d’affaire chaque année. Il partage désormais une formidable aventure collective avec les 23 salariés valides et handicapés qui évoluent dans cette entreprise atypique.
Agir Mag : Comment réussir à concilier bien-être au travail et compétitivité ?
Robert Benoît : Chez Benoit Systèmes, l’esprit de coopération l’a toujours emporté sur l'esprit de compétition. Je fais en sorte que chaque salarié soit au courant de tout le fonctionnement de l’entreprise. Sur tous les projets, je favorise la concertation et le travail collaboratif partant du principe qu’il y a de la matière grise dans toutes les cervelles et que les gens sont très heureux de s’en servir.
Agir Mag : D’où viennent vos collaborateurs ?
R.B. : J’ai vite compris qu’à la campagne, il ne faut pas adopter les principes habituels de recrutement. Lorsque je rencontre une personne disponible à proximité qui m’a l’air volontaire, ouverte et agréable à vivre, je l’embauche et je me demande alors seulement ce que je vais en faire.
Ainsi je n’hésite pas à modifier le contour des postes pourvus dans la mesure où je décèle chez un individu un don particulier pour tel ou tel aspect du travail, manuel par exemple. J’ai ainsi embauché un gendarme qui a découvert qu’il avait des doigts habiles qui lui servent à autre chose que de dresser des contraventions, si j’ose faire un peu d’humour…
Agir Mag : Quels sont les autres atouts de votre maison-usine ?
R.B. : Sa taille humaine. Là en hiver, tout le monde se retrouve chaque matin devant la cheminée de la grande salle à manger, passe un quart d’heure à échanger, boire un café... Au bout d’un moment on parle du travail et tout cela favorise l’esprit de cohésion. Ces échanges informels permettent aussi de mettre les choses à plat avant d’attaquer le boulot !
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Le recrutement de travailleurs handicapés est une obligation légale. Mais cette obligation peut devenir une réelle opportunité...! Comment voyez-vous le handicap ?
