"Solutions entreprises…"

Plus de 70% des clients de Transilien SNCF empruntent le train pour des déplacements liés à leur travail, et 13% pour des déplacements domicile-lieu d’étude.

Interview

Anne Lafon
Responsable du Pôle Offres Mobilité Transilien SNCF

"Une logique de développement durable"

Agir Mag : Quel est l’état des lieux des trajets en transports en commun pour les salariés franciliens ?

Anne Lafon : Une étude réalisée début 2010 montrait que les transports en commun sont une source de stress pour 14% des franciliens. Aujourd’hui, 8 millions de Franciliens empruntent tous les jours les transports en commun, pour 1h30 en moyenne contre moins d’une heure en province. Certains y passent même jusqu’à quatre heures par jour ! De plus en plus de Franciliens habitent loin en périphérie à cause de la hausse des prix de l’immobilier. La zone agglomérée francilienne ne cesse donc de s’étendre.

C’est un défi pour nous, puisque les infrastructures ferroviaires n’ont pas réellement évolué depuis longtemps alors que nous transportons 25% de voyageurs en plus qu’il y a 10 ans. Sur la ligne D du RER, ligne déjà saturée avec des trains à touche-touche aux heures de pointe, la progression a même atteint + 40%... Le réseau ferroviaire francilien est aujourd’hui saturé, et même si 9 trains sur 10 sont à l’heure en moyenne, ce qui est une performance dont nous ne rougissons pas, nos difficultés se traduisent par de l’inconfort pour les voyageurs.

D’où notre volonté de sensibiliser les entreprises à la nécessité de bien réfléchir à leurs lieux d’implantation et aux conséquences de leurs choix sur les trajets de leurs salariés. Nous voulons attirer leur attention sur les conséquences de déménagements ou d’implantations sur des lignes dont les infrastructures seraient sous-dimensionnées pour intégrer dans des conditions correctes la demande de transport supplémentaire générée, et nous les incitons à prendre donc contact avec le responsable « Entreprises » qui a été nommé dans chaque direction de ligne Transilien SNCF.

Agir Mag : En quoi consiste l'aide que vous apportez à l'implantation et au déménagement des entreprises ?

A.L : Notre offre de service, baptisée « Solutions Entreprises Transilien SNCF », propose des outils d’analyse pour réaliser des bilans d’accessibilité de différents sites et de géolocalisation des salariés, des comparaisons individuelles des temps de transport, des enquêtes quantitatives et qualitatives auprès des salariés, ou encore des simulations de l’évolution des pratiques de déplacement des salariés. Nous proposons également un appui à la mise en œuvre de solutions d’amélioration de l’accessibilité du site (réunions, participation à des groupes projets, etc.), des stands d’animation « Mobilité durable », une prestation d’accueil personnalisé en gare le jour de l’arrivée des salariés déménagés ou encore des dépliants d’accueil personnalisés.

Agir Mag : Vous aidez également les entreprises à élaborer leur plan de déplacement entreprises (PDE). De quelle manière?

A.L : Concernant l’élaboration d’un « PDE », nous avons au sein du groupe SNCF des équipes pluridisciplinaires qui sont capables d’accompagner les entreprises tant en matière d’étude, de conseil que d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Mais que nous soyons choisis comme prestataire de conseil ou pas, les entreprises qui réalisent un «PDE » doivent nous contacter puisque nous sommes une composante essentielle du système de transport en Ile-de-France. C’est souvent le cas dans le cadre des plans de déplacements inter-entreprises.

Agir Mag : En quoi votre démarche s’inscrit-elle dans une démarche de mobilité durable ?

A.L : Tout simplement parce qu’elle vise à valoriser le déplacement en transport collectif, plus économe en énergie et moins polluant que les modes de transport individuels motorisés.Nous accompagnons les entreprises dans leur volonté d’inciter leurs salariés à réduire leurs déplacements en voiture individuelle et à adopter une mobilité durable. L’intérêt pour les entreprises est à la fois d’aider au bien-être au travail de leurs salariés et de s’inscrire elles-mêmes dans une logique de développement durable.