Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Protecthoms, entreprise créée en 1993 en Mayenne, est spécialisée dans les équipements de protection individuelle (EPI). Elle distribue des produits « Premium », labellisés 100 % socialement responsables. C’est aussi la première du secteur à publier, depuis deux ans, un « rapport RSE » sauf que dans ce cas, elle l’appelle RSSEE (Responsabilité Sociale, Sociétale, Environnementale, Économique).
Chez Protecthoms, on préfère parler de RSSEE car ce sigle couvre l’ensemble des volets du développement durable – social, sociétal, environnemental et économique. La RSSEE, c’est d’abord une conviction de départ, celle de Laurent LAIRY qui a créé son entreprise pour « être utile aux femmes et aux hommes au travail et les protéger » (lire interview). La raison d’être de Protecthoms est ainsi fondée sur le bien-être des collaborateurs, sur le lien social comme source de performance dans les entreprises, sur la pérennité des entreprises… Découverte.
Agir Mag : Vous affirmez que la RSE est un « marqueur de l’ADN » de votre entreprise. Pourquoi ?
Laurent Lairy : J’ai créé mon entreprise en 1993 pour « être utile aux femmes et aux hommes au travail et les protéger ». Avec un tel cœur de métier, la responsabilité sociale ou environnementale des entreprises est forcément dans nos gènes ! Il y a quelques années, on ne parlait pas de RSE. C’était une démarche intuitive, qui s’est peu à peu structurée. En 2018, nous avons choisi de l’axer autour de 12 Objectifs de Développement Durable choisis dans l’Agenda 2030 du Global Compact. Quatre enjeux stratégiques y sont définis : social, sociétal, environnemental et économique. C’est pourquoi nous parlons de « RSSEE ».
Agir Mag : Quels sont les axes prioritaires de cette politique de RSSEE ?
L.L : Le premier axe est celui de l’environnement. Aujourd’hui, les vêtements que nous portons ont souvent fait le tour du monde avant d’arriver sur nos épaules. Il est nécessaire de réduire les circuits pour éviter de surconsommer du carbone. Nous avons lancé un travail de rationalisation et avons réussi à réduire de 35 % nos émissions de gaz à effet de serre par euro de chiffre d’affaires depuis 2017. Nous avons également racheté une entreprise dans le nord de la France, pour promouvoir le « Made in France ». Là encore, cette internalisation en circuit court permet de limiter notre empreinte carbone : un lot de 100 pantalons produits en France ne génère que 5 tonnes d’équivalent CO2, contre 25,9 pour le même lot produit en Afrique du Nord ou 36,7 tonnes s’il est produit en Asie...
Le deuxième axe est social : nous privilégions les compétences, le savoir-faire et le savoir-être de nos salariés. Résultat : sans faire d’effort, notre index égalité hommes/femmes est de 99/100 et 6,9 % de nos collaborateurs sont en situation de handicap. Notre mode de management s’appuie sur le collaboratif et il est guidé par notre projet d’entreprise « Ambition 2025 », un projet construit et partagé par l’ensemble des collaborateurs, qui intègre l’esprit et la démarche RSE. Enfin, le troisième axe est sociétal. Notre entreprise veut être un acteur de proximité et interagir avec les territoires. Cela nous permet de maintenir ou créer de l’emploi dans chaque région où nous sommes implantés.
Agir Mag : Comment associez-vous vos salariés à ce projet d’entreprise ?
L.L : L’implication de l’ensemble de mes collaborateurs est indispensable. En 2020, nous avons créé une « Protecthoms Academy », qui permet à tous d’acquérir une connaissance complète de l’entreprise et de comprendre les valeurs qu’elle défend. Par ailleurs, nous organisons des réunions périodiques pour réfléchir à nos objectifs stratégiques en terme de RSSEE et aux moyens d’y parvenir. Il y a bien sûr des obstacles à franchir, mais je choisis de laisser libre cours à la créativité de mes équipes. On se met d’accord sur un socle commun de valeurs, puis chacun le décline à sa manière. Je n’impose pas ma façon de faire, pour leur permettre de s’approprier la démarche. Les échanges sont essentiels pour avancer ensemble. Quand on sait se parler, on trouve toujours des solutions…
Agir Mag : Quels bénéfices tirez-vous de cette politique RSSEE ?
L.L : Les bénéfices sont multiples. D’abord, je suis heureux de voir mes collaborateurs épanouis lorsqu’ils vont travailler. Je suis aussi fier de proposer à mes clients des produits fiables, dignes de confiance, et dont je connais l’origine et le parcours. Nos partenaires et nos fournisseurs sont de plus en plus convaincus de la nécessité d’intégrer notre chaîne de valeurs équitable, vertueuse, et qui n’écrase pas la valeur.
Enfin, Protecthoms connaît une croissance à 2 chiffres qui est largement due à ce projet d’entreprise. Aujourd’hui, il faut que chacun se rende compte qu’on n’a plus les moyens d’acheter moins cher. On peut faire autrement ! La RSSEE permet d’apprivoiser l’incertitude dans le business, d’amortir les chocs et de lier résultats et pérennité. Et ça fonctionne ! Pour preuve, le groupe n’a jamais autant investi dans sa démarche RSSEE et depuis 3 ans, ses résultats sont à + 20% tout comme son niveau d’activité qui augmente de 12% chaque année !
« Au service achats, nous sommes chargés d’expliquer nos valeurs à nos fournisseurs, et de les inciter à adhérer à notre démarche de développement durable. Nous leur proposons de faire labelliser leurs produits « 100 % socialement responsables ». C’est quelque chose de nouveau dans ce secteur et ils sont d’abord surpris. Mais ils nous suivent et nous remercient ensuite de les avoir aidés à valoriser leurs produits. J’ai l’impression de participer, à mon échelle, à faire évoluer le pays dans le bon sens. C’est très valorisant et cela donne du sens à mon travail. »
Pour faire face à l’urgence de la crise sanitaire, Protecthoms a décidé de transformer ses ateliers au printemps 2020. Plus de 150 000 masques en tissu et 1 million de visières ont ainsi été produits et la gamme Hygiène a été développée. L’entreprise a gagné de nouveaux clients, attirés par ces produits et rassurés par l’exigence de qualité affichée par l’entreprise. « Cette crise nous a fait prendre conscience que notre modèle nous permet d’être réactifs et que cette réactivité est précieuse », souligne Laurent Lairy. 20 000 euros de bénéfices liés à la vente des « produits anti-Covid » ont été reversés à l’Institut Pasteur pour financer la recherche biomédicale. « C’est notre responsabilité, en tant qu’entreprise, d’agir non seulement pour notre développement économique mais aussi pour le monde qui nous entoure », conclut Laurent Lairy.
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Un développement qui répond à l'engagement durable de l'entreprise dans l'amélioration de ses pratiques sociales, économiques et environnementales...