La seconde vie des casques de chantier

Triethic, entreprise francilienne d'insertion mais aussi entreprise adaptée (EA), a mis au point CasquEthic, un service de recyclage des casques de chantier et de sécurité. Sur le plan environnemental, le recyclage valorise la matière et évite que le casque ne soit brûlé ou enfoui ce qui réduit la pollution. Côté sécurité, cette méthode évite qu’un salarié porte un casque obsolète et prenne des risques au travail !

Franck Binoche
Président fondateur
Triethic

« CasquEhic répond à plusieurs objectifs… »

Agir Mag : Pourquoi vous-êtes vous lancé dans le recyclage des casques de chantiers ?
Franck Binoche : A l'horizon 2020, 70% des déchets du BTP devront être recyclés selon la directive européenne. Il se trouve que pour les 250 000 à 500 000  casques de chantier actuellement utilisés en France, il n'existait pas jusqu'alors de filière capable de les valoriser. On a donc décidé de le faire, d'autant que le polymère ABS est une matière résistante, très polluante et coûteuse à fabriquer, donc il était vraiment intéressant de la recycler.

Agir Mag : Outre l'engagement environnemental, il y aussi l'argument sécurité ?
F. B. : En effet, ce  service répond aussi à l'obligation de rendre inutilisables les casques de chantier à leur date de péremption (qui peut varier de 3 à 5 ans suivant le matériau utilisé) ou dès qu'ils reçoivent un choc. En théorie, chaque casque dispose d'une date de péremption et devrait être rendu inutilisable par le chef de chantier.

En pratique, l'équipement est souvent jeté à la benne, avec le risque que certains ouvriers le réutilisent. Or en cas d'accident, c'est la responsabilité de l'entreprise qui est engagée…

Agir Mag : Quel est le process utilisé et ce qu'inclue votre prestation ?
F. B. : Nous prenons en charge le coût d'envoi et de rapatriement des caisses-containers, puis celui de stockage, de démantèlement et d'évacuation. A notre entrepôt, nos équipes se chargent du démantèlement des casques, ce qui nécessite un travail minutieux.

Deux  étapes sont obligatoires pour recycler le plastique et le tissu : la pré-transformation (tri, broyage, tamisage, densification) et l'extrusion/granulation qui transforme la matière en granulés prêts à être réutilisées pour confectionner d'autres casques, des clés USB, etc.

Une démarche sociale…
80 % des salariés de Triethic sont en situation de handicap et le reste de l'effectif est constitué de "grands" seniors âgés de 60 à 62 ans. Réaliser une prestation avec cette entreprise adaptée permet aux sociétés du secteur privé et aux administrations de réduire leur taxe AGEFIPH ou FIPHFP. Ainsi sur la base d'une prestation forfaitaire de 100 casques recyclés, l'entreprise peut récupérer 60, 75 ou 90 € selon ses effectifs.