Dernière mise à jour le : 21/11/2024
Agir Mag. : Qu'est-ce qu'une eau de bonne qualité ?
Henri Sartore : Tout dépend de ce que l'on veut en faire. S'il s'agit d'un traitement pour une dialyse, il est indispensable de disposer d’une eau très pure, mais quand il s'agit simplement de laver des légumes pour les vendre sur le marché, on ne va pas utiliser les eaux de la même qualité. Dans l'industrie, si on utilise l'eau dans un circuit de refroidissement pour piloter, par exemple, des robots sur une chaîne de ferrage automobile, la qualité est également importante car il faut éviter de corroder le réseau. Il faut donc mettre en adéquation la qualité de l'eau avec son utilisation et ne pas utiliser de l'eau potable si l'on n'en a pas besoin.
Agir Mag. : Quelles sont les substances polluantes et dangereuses ?
H.S : La directive cadre européenne sur l’eau 2000/60/CE du 23 octobre 2000 recentre l’action sur une liste de 33 substances prioritaires. Leurs rejets, pertes et émissions sont à réduire d’ici 2015, et à supprimer en 2021 certaines d’entre elles. Depuis cinq ans, nous menons une campagne de recherche pour identifier la présence de ces substances et, parmi elles, les substances dangereuses dans différents secteurs de l'industrie : la chimie, la pharmacie, la métallurgie et certaines activités agroalimentaires... On va regarder maintenant dans le détail comment ces substances sont produites et faire des mesures sur plusieurs sites pour trouver des solutions d'élimination, soit en essayant de les substituer, soit en les traitant, soit en mettant en place des technologies moins polluantes voire propres.
Agir Mag. : Et les risques pour la santé ?
H.S : Certaines substances et micropolluants émergents peuvent avoir de graves conséquences sur l’organisme : perturbations endocriniennes, effets cancérigènes (certains solvants chlorés, des dioxines, des éléments toxiques comme le cadmium ou l'arsenic…), effets mutagènes et reprotoxiques, effets neurotoxiques, effets tératogènes, (pouvant provoquer des malformations chez les embryons), effets sensibilisants, effets irritants... La liste n'est pas exhaustive, mais largement suffisante pour prouver qu'il s'agit bien d'une question de santé publique…
Agir Mag. : D’où le principe d’une démarche éco-citoyenne ?
H.S : Oui, car elle s'inscrit dans une logique de préservation de la santé et de l'environnement. A ce titre, les entreprises auraient intérêt à communiquer davantage sur les actions qu’elles mènent en faveur de la qualité de l'eau, ne serait-ce que pour éviter la suspicion.
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