Dernière mise à jour le : 13/12/2024
Dans une entreprise dont le métier n’est pas le transport, un salarié peut effectuer jusqu’à cinq heures de déplacement par jour (trajet domicile – travail et mission compris). Cette mobilité professionnelle quotidienne est une source de pollution mais aussi de fatigue et de stress à l’origine de risques professionnels (accident de trajet, de mission...).
Comment les grandes entreprises aujourd’hui majoritairement impliquées dans une politique « RSE » allient la prévention de tous ces risques ?
L’Assurance Maladie – Risques Professionnels en a fait un thème prioritaire dans son plan national de prévention des risques professionnels (2009-2012). Le comité de pilotage a élaboré le livre blanc « prévenir le risque trajet domicile – travail » publié en ce début 2012. En liant problématiques environnementales et de santé au travail, ce document de référence inscrit pour la première fois la prévention de ce risque au cœur des politiques publiques et de développement durable…
Agir Mag : La « mobilité » est une nouvelle approche du « risque routier » ?
Thierry Fassenot : On entend par mobilité l’ensemble des déplacements liés à l’activité de l’entreprise : les déplacements en mission et en trajet domicile travail des salariés, intérimaires, apprentis, ou encore, les déplacements des prestataires et fournisseurs de l’entreprise,… Historiquement, le regard porté par les institutions et les entreprises, sur les risques liés à la mobilité, s’est largement concentré sur la prévention des conséquences graves et immédiates de celle-ci, les accidents routiers. La prévention du risque routier professionnel est nécessaire mais n’est pas suffisante ; elle n’est qu’une composante de la démarche de prévention à mettre en œuvre.
Agir Mag : Comment penser « autrement » la mobilité des salariés ?
T.F : Il est important, en premier lieu, d’identifier ce que représente la mobilité pour l’entreprise, de mieux connaître la place qu’elle occupe pour chacun dans une journée de travail, la manière dont elle s’insère dans l’activité de travail (fréquence, durée, cycles d’alternance...) et bien entendu, d’en identifier les éventuels impacts pour la «sécurité durable » du salarié : impacts immédiats (accidents) et différés sur la santé. Pour minimiser ces impacts, les modes d’organisation du travail doivent tenir compte de l’activité globale à réaliser, y compris l’activité de mobilité. Il s’agit donc de repenser les déplacements professionnels pour qu’ils affectent le moins possible l’activité de travail et préservent la sécurité durable des salariés.
Agir Mag : Faut-il adapter les solutions de prévention ?
T.F : Il faut envisager la prévention plus globalement et repenser les déplacements professionnels. Autrement dit, mener une réflexion pour une mobilité et une sécurité durables, prendre en considération tous les impacts possibles de la mobilité (environnementaux, économiques et sociaux), et y intégrer les impératifs de sécurité et de santé au travail. Les plans de déplacements entreprise ou interentreprises (PDE ou PDIE) peuvent ainsi constituer d’excellents outils pour permettre à l’entreprise de mettre en œuvre une démarche de développement durable.
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Un développement qui répond à l'engagement durable de l'entreprise dans l'amélioration de ses pratiques sociales, économiques et environnementales...