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La formation des managers au cœur de la négociation sur la qualité de vie au travail

Le 26/02/2013

Les partenaires sociaux ont repris leurs discussions sur la qualité de vie au travail. Le programme est vaste : il va du congé parental au droit d'expression, du management au temps partiel. L'objectif est d'aboutir à un accord avant fin juin.

"En dépit de la conjoncture difficile, la qualité de vie au travail n'est pas un sujet secondaire mais bien un facteur d'efficacité économique", estime Benoit-Roger Vasselin, chef de file de la délégation patronale.

En suspens depuis près de 4 mois, en raison notamment des négociations sur la sécurisation de l'emploi, les discussions sur la qualité de vie au travail ont repris vendredi matin au siège du Medef.

Les sujets sont nombreux et hétéroclites.

Il est donc difficile pour l'heure de prévoir ce que le futur accord national interprofessionnel contiendra.


Réformer le congé parental  

Les partenaires sociaux sont très attendus sur la question du congé parental.

Notamment par la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, qui a prévu de réformer le congé parental et attend de connaitre la position des partenaires sociaux.

C'est pour cela qu'ils ont prévu un point d'étape le 6 mars prochain qui prendra la forme d'une déclaration commune sur les enjeux de l'égalité professionnelle et notamment sur la question du congé parental.

Mais attention prévient Hervé Garnier de la CFDT, il n'est pas question que le congé parental "soit le solde de tout compte de la question de l'égalité professionnelle".


L'une des pistes de la ministre est de faire en sorte que le congé parental soit partagé entre le père et la mère.

La CFTC y oppose un veto si ce partage présente un caractère obligatoire.

"Rendre obligatoire une partie du congé parental pour le père, cela ne nous va pas.

Le libre choix doit rester la règle, insiste Jean-Michel Cerdan, chef de file de la délégation.

Il craint que, in fine, on aboutisse à un raccourcissement du congé parental.


Le Medef souhaite que ce soit aussi l'occasion de réfléchir à d'autres sujets : faciliter le retour à l'emploi des salariés en congé parental d'éducation et permettre aux entreprises d'expérimenter le télétravail pour les jeunes parents pour lever les réticences de certaines entreprises à passer à ce mode d'organisation du travail.  


Accroître le rôle des managers

L'un des autres enjeux de cette négociation sera le rôle de l'encadrement en matière de qualité de vie au travail.

"Il faut introduire dans la formation des managers la qualité de vie au travail", insiste Bernard Salengro, chef de file de la délégation CFE-CGC.

C'est un point de convergence entre les syndicats et le patronat.

"La formation au management des futurs managers et des managers à l'occasion de leur prise de fonction doit être développée et intégrer les dimensions permettant la qualité de vie au travail", précise le document du Medef.

Le "socle commun" rédigé par 4 des 5 syndicats présents à la table des négociations (FO ne s'y est pas associée) estime aussi nécessaire de donner aux encadrants "des marges de manœuvre suffisantes" pour jouer leur rôle "tout en conciliant leur management et les domaines de la qualité de vie au travail".


Rénover le droit d'expression


Mieux manager, mais aussi mieux communiquer.

La CGT souhaite une révision des lois Auroux sur le droit d'expression. "Il faut donner du temps aux salariés pour leur permettre de discuter de la qualité de vie au travail entre pairs mais aussi avec leur hiérarchie", explique Alain Alphon-Layre.

Mais ce point ne fait pas consensus.

FO estime qu'il n'est pas nécessaire de créer un nouveau droit d'expression et craint que cela n'aboutisse à affaiblir les IRP et surtout le CHSCT.

"Si notre négociation propose de favoriser l'expression des salariés, toute nouvelle forme d'expression directe devra passer par les CHSCT et les conforter dans leur rôle", insiste FO dans son document de travail.

La CFTC estime que ces craintes ne sont pas fondées. "Cet espace de dialogue ne va pas usurper l'expression du CHSCT", rétorque Jean-Michel Cerdan, chef de file de la délégation CFTC.
 

Le Medef est prêt à en discuter. "Quand on parle de qualité de vie au travail, un élément est important, c'est la possibilité qui est donnée aux salariés de pouvoir échanger sur leur travail, sur la qualité des biens et services qu'ils produisent, sur les conditions d'exercice de leur travail et sur l'efficacité de leur travail", explique le Medef dans son document, et cela "sans remettre en cause les IRP", souligne bien Benoit-Roger Vasselin, son chef de file.


Renforcer le CHSCT

Les partenaires sociaux souhaitent d'ailleurs renforcer le rôle des CHSCT.

Plusieurs pistes sont envisagées : étendre ses compétences aux questions environnementales et de santé publique pour la CGT (rappelons que les parlementaires ont renvoyé cette question aux partenaires sociaux, lire notre article) ou bien encore prévoir une élection directe de ses membres et une meilleure formation pour la CGC.
Le temps partiel encore en négociation

Enfin, même si le temps partiel a déjà été traité dans le cadre de l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, les partenaires sociaux n'excluent pas de faire un pas de plus dans le cadre de cette négociation.

"Il faut réfléchir à un contrôle du recours au temps partiel et au passage du temps partiel au temps plein", estime Anne Baltazar, chef de file de la délégation FO.

Elle s'interroge aussi sur la nécessité de revenir sur les trop nombreuses dérogations au minimum de 24 heures prévu par l'Ani du 11 janvier 2013.

Si la CFDT ne s'oppose pas à poursuivre les discussions sur le temps partiel, notamment la qualité de vie au travail des salariés à temps partiel, pas question de remettre en cause ce qui a été négocié dans le cadre de l'Ani du 11 janvier 2013.
 

Une issue espérée pour fin juin

Le programme est, on le voit, chargé.

Sept réunions sont d'ores et déjà calées à un rythme bimensuel avec comme objectif la conclusion d'un accord avant la fin du mois de juin.

La prochaine réunion se tient le 6 mars.

L'idée est d'aboutir avant la nouvelle conférence sociale annoncée pour juillet.



Source : par Florence Mehrez - actuel-rh.fr - 25.02.3013

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