Dernière mise à jour le : 26/05/2025
L’institut de veille sanitaire (Invs) vient de publier un rapport sur l’état des maladies à caractère professionnel (MCP) en France. Cette étude a été réalisée auprès de 694 médecins du travail volontaires exerçant dans 4 régions (Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées et PACA). Ces médecins ont rencontré 73 500 salariés, dont 3 951 ont fait l’objet d’un signalement de MCP.
D’après les résultats de cette enquête, les affections de l’appareil locomoteur (musculaires et articulaires) représentaient en 2006 la pathologie la plus signalée parmi les MCP (59%) devant la souffrance psychique (21%) suivie des troubles de l’audition (6,4%).
Par ailleurs, les pathologies susceptibles d'être d'origine professionnelle mais qui n'entrent pas dans le tableau des maladies professionnelles indemnisables (MPI), ont représenté 5,4% des salariés venus en consultations de médecine du travail dans ces régions.
Les MCP sont plus fréquemment observées dans les secteurs industriel et financier, santé-action sociale, la construction et le commerce.
On les trouve le plus souvent chez des ouvriers et des employés, sauf pour la souffrance psychique moins souvent déclarée par les premiers que par les autres catégories professionnelles.
La souffrance psychique est plus présente dans les activités financières, et plus spécifiquement, pour les hommes, dans le commerce.
Les troubles musculo-squelettiques sont plus fréquents dans l'industrie, notamment pour les femmes, et pour les hommes, dans la construction et l'agriculture.
Source : INvS
Des écarts importants subsistent entre hommes et femmes en matière de rémunération et de perspectives de carrière, de conditions de travail, d’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, etc. La réduction de ces écarts est un enjeu – encore insuffisamment pris en compte – pour la santé au travail et la cohésion sociale des entreprises. Lorsque les inégalités entre les femmes et les hommes persistent au sein d'une organisation, le sentiment d'injustice affecte en effet la qualité de vie et des conditions de travail. À l’inverse, la mobilisation contre les discriminations permet d’instaurer un climat professionnel égalitaire et propice à une bonne qualité de vie au travail. Par ailleurs, l’analyse des causes des inégalités permet de questionner l’organisation et les conditions de travail, et ainsi d’identifier et de mettre en œuvre des améliorations.
AGIR Magazine
n°118